La comtesse de Flahaut
(extraits)
… Parmi les femmes les plus distinguées que j’ai connue avant la révolution, je ne dois pas oublier l’auteur d’Adèle de Senanges, d’Eugène de Rothelin, et de plusieurs autres ouvrages charmans, que tout le monde a lus pour le moins une fois. Madame de Flahaut, aujourd’hui madame de Souza, n’écrivait point encore quand j’ai fait connaissance avec elle. Son fils, qui est maintenant pair de France, était alors un enfant de trois ou quatre ans. Elle-même était fort jeune. Elle avait une jolie taille, un visage charmant, les yeux les plus spirituels du monde, et tant d’amabilité qu’un de mes plaisirs était d’aller passer la soirée chez elle, où le plus souvent je la trouvais seule.
A mon retour en France j’avais un grand désir de revoir madame de Flahaut. Une multitude d’affaires, d’occupations diverses, m’en ont empêchée pendant si long-temps, que je n’ai plus osé me présenter chez elle. Si le hasard fait qu’elle lise ces lignes, elle saura du moins que je suis loin de l’avoir oubliée.
