Journal de Gouverneur Morris (1789-1792)
publié et traduit de l’anglais par E. Pariset.
Paris, Plon, in-8 de vn-388 p.
(commentaire de Maurice Dumoulin)
Nous connaissions déjà le curieux journal de Gouverneur Morris par des extraits incomplets, et sur quelques points infidèles, publiés en 1841 par Sparks et Gandois. C’est de cette publication que se sont servi tous les auteurs qui ont utilisé son témoignage sur les débuts de la Révolution. Depuis, sa petite-fille, miss Anne Cary Morris, a publié in extenso, en 1888, la correspondance et le journal de son aïeul en un volume de 1200 pages qui a pour titre : The diary and letters of Gouverneur Morris, Minister of the United States to France… (New-York, Schribner).
C’est de ce volume que M. Pariset a extrait, avec l’autorisation de l’éditeur, toute la partie qui concerne le séjour en France de Gouverneur Morris, de 1789 à 1790. Nous avons donc aujourd’hui, un texte définitif de cet intéressant témoignage.
Gouverneur Morris, qui, aux côtés de Washington, venait de faire une révolution, qui de plus était un homme pratique et d’esprit fort clairvoyant, était, par sa position semi-diplomatique (il était chargé de négocier avec le gouvernement français des questions d’indemnités), à même de voir beaucoup et de bien juger. Il note ses remarques et ses jugements avec une grande franchise et parfois avec cynisme. Sur la société, légère à l’excès, mille détails piquants ; sur Talleyrand, sur La Fayette dont le rôle, sous sa plume, n’est pas tout à fait celui de la légende, sur Louis XVI, sur Necker, sur Mme de Staël, une foule de traits précieux et de remarques curieuses ; c’est pourquoi on ne peut que regretter que l’éditeur, pour un livre destiné à être aussi souvent feuilleté, n’ait pas cru devoir établir une table onomastique.
Mais la partie la plus originale du journal est certainement celle où Gouverneur Morris dit la part active qu’il prit aux affaires de France, soit par ses conseils, son rôle dans les milieux influents, dans les salons, dans les clubs et enfin par l’appui, qu’il prêta à Louis XVI, qu’il a d’abord si durement jugé, lui soumettant des projets de discours, préparant une tentative d’évasion et acceptant d’être, avant le 10 août, le dépositaire d’une somme importante.
La publication de M. Pariset se termine par une partie de la correspondance échangée entre Gouverneur Morris et Washington, où il traite, de plus haut, les points qu’il note dans son journal.
C’est de ce volume que M. Pariset a extrait, avec l’autorisation de l’éditeur, toute la partie qui concerne le séjour en France de Gouverneur Morris, de 1789 à 1790. Nous avons donc aujourd’hui, un texte définitif de cet intéressant témoignage.
Gouverneur Morris, qui, aux côtés de Washington, venait de faire une révolution, qui de plus était un homme pratique et d’esprit fort clairvoyant, était, par sa position semi-diplomatique (il était chargé de négocier avec le gouvernement français des questions d’indemnités), à même de voir beaucoup et de bien juger. Il note ses remarques et ses jugements avec une grande franchise et parfois avec cynisme. Sur la société, légère à l’excès, mille détails piquants ; sur Talleyrand, sur La Fayette dont le rôle, sous sa plume, n’est pas tout à fait celui de la légende, sur Louis XVI, sur Necker, sur Mme de Staël, une foule de traits précieux et de remarques curieuses ; c’est pourquoi on ne peut que regretter que l’éditeur, pour un livre destiné à être aussi souvent feuilleté, n’ait pas cru devoir établir une table onomastique.
Mais la partie la plus originale du journal est certainement celle où Gouverneur Morris dit la part active qu’il prit aux affaires de France, soit par ses conseils, son rôle dans les milieux influents, dans les salons, dans les clubs et enfin par l’appui, qu’il prêta à Louis XVI, qu’il a d’abord si durement jugé, lui soumettant des projets de discours, préparant une tentative d’évasion et acceptant d’être, avant le 10 août, le dépositaire d’une somme importante.
La publication de M. Pariset se termine par une partie de la correspondance échangée entre Gouverneur Morris et Washington, où il traite, de plus haut, les points qu’il note dans son journal.