Margaret Mercer Elphinstone (1788 – 1867)

Margaret Mercer Elphinstone (1788 – 1867)
biographie sommaire

 
 
 
Des écrivains
parlent d’elle…

Fille de l’amiral Keith et de Jane Mercer, Margaret fut conquis par le charme de Charles de Flahaut, dès leur première rencontre en 1815. La rumeur d’un mariage circula très vite dans Londres, et jusqu’aux oreilles de Mme de Souza, la mère de Charles. Plus par sa fortune, son héritage et ses relations (Margaret s’était liée d’amitié avec la princesses Charlotte), que par son élégance, Margaret était convoitée par les partis les plus influents (le duc de Devonshire, Léon Narishkine, Nicolas Pahlen…)
De son côté, Charles de Flahaut, n’accordait pas encore trop d’importance à cette rumeur, flatté certes, mais encore épris de la reine Hortense, et surtout désireux de garder son statut de séducteur auprès des jeunes anglaises, et sa liberté retrouvée.
Sa mère, Madame de Souza, persuadée du bien-fondé de ce mariage et de tous les avantages qu’il procurait, insista et intrigua pendant de longs mois pour le convaincre enfin que son avenir se préparait en Angleterre.

Enfin persuadé, Charles avoua à la reine Hortense son désir de construire sa vie en Angleterre, auprès d’une « jeune personne riche, indépendante, remplie de qualités et de talents ».
En février 1817, la rumeur se précisa, au plus grand désarroi de Lord Keith, opposé au mariage de sa fille avec un français fidèle de Napoléon 1er. (voir page sur l’amiral Keith).
Ernest Daudet, dans son ouvrage : « La police politique , Chronique des Temps de la Restauration »
d’après les rapports des agents secrets et les papiers du Cabinet noir (1815-1820)
aborde les démêlés politiques et diplomatiques que ce mariage causera, des rumeurs les plus fantaisistes, jusqu’à l’heureux dénouement ; Mme de Souza, bien sûr, influera sur toutes ces péripéties.

 Le 19 juin 1817, Charles de Flahaut épousa enfin Margaret Mercer Elphinstone à St Andrew’s Church, à Edimbourg, dans la plus stricte intimité.

Cette union épanouit Margaret qui donna naissance à 5 filles : Emilie-Jane en 1819, Clémentine-Marie-Hortense en 1821, Georgine-Gabrielle en 1822, Adélaïde-Joséphine-Elisabeth en 1824, Sarah-Sophie-Louise en 1825.

Leur demeure fut appréciée de tous ceux qui la fréquentèrent.

 « La maison de Lady Keith est délicieuse ; on y cause, on y chante, on y joue au whist… on y rencontre les gens les plus curieux en même temps que les plus agréables… chacun est enchanté de venir. Lady Keith est déjà plus appréciée ; elle le mérite, car elle est très polie, très raisonnable et toujours prête à ouvrir sa maison, mais ses manières sont rudes… » (Lady Granville)

 

Au début, elle suivit son mari dans tous ses déplacements en France, ils installèrent un appartement en hôtel, rue d’Angoulême, qu’elle meubla avec goût.
Partagée entre la France, l’Angleterre et l’Ecosse, elle intrigua, se mêlant de politique, s’attirant des mécontentements (Madame de Dino…).
Elle rejoignit son mari, nommé ambassadeur à Vienne pour y organiser des bals qui réunissaient la haute société. Le couple faisait partie des intimes de Metternich.

Pendant la préparation du coup d’Etat du 2 décembre 1851, elle entretint une riche correspondance avec Charles de Flahaut et Auguste de Morny.

Atteinte de paralysie, elle mourut le 12 novembre 1867, après cinquante ans de vie commune avec Charles de Flahaut, années de tendresse et de dévouement.


 

 
 Margaret Mercer Elphinstone en Miranda, par Hoppner. (Collection Lansdowne)

 portrait par André Kosmian :
« Mme de Flahaut a des manières brusques, un peu même désagréables ; elle dit un peu trop haut et un peu trop souvent tout ce qu’elle pense et elle s’occupe un pe trop de ce que les autres font. Elle est un peu atteinte de la politicomanie ; elle a des opinions libérales extrêmement prononcées, une adoration de Napoléon qui rejaillit sur Walewski ; mais je suis persuadé qu’elle a de bien bonnes qualités. Elle est excellente amie, elle aime obliger et, tant qu’on n’encourt pas sa disgrâce, elle est bonne et aimable. »

 
 La comtesse de Flahaut, à l’époque de l’ambassade de Londres

Ils en parlent …

La Comtesse de Bassanville / Les Salons d’autrefois, souvenirs intimes / J.Victorion – Paris
Un portrait pas toujours flatteur …

Bordeaux (Le coeur de la reine Hortense / Plon 1933)
« Charles de Flahaut épousa le 19 juin 1817 miss Margaret Mercer Elphinstone, fille de Lord Keith. Il ne cessa pas, pour autant, d’écrire à Hortense, car il avait le cœur léger et désirait tant d’être agréable à tout le monde. »

Duc de Castries (La reine Hortense / Tallandier 1984)
« Dans cette résidence (Woburn Abbey), il avait été présenté à une grande femme un peu lourde et plus de la première jeunesse ; mais elle avait un beau visage et des yeux expressifs. Cette femme se nommait Margaret Mercer Elphinstone. »
« Elle était la fille de l’amiral Keith qui avait, l’année précédente accueilli Napoléon à Plymouth avant de le faire embarquer pour Sainte-Hélène. Margaret Mercer Elphinstone était fort riche car elle avait hérité de sa mère qui était morte quand elle était encore jeune. Ce magnifique parti avait été très recherché mais la jeune femme n’avait jamais pu se décider.
Elle fut tellement frappée par la personne de Charles de Flahaut qu’elle en devint immédiatement amoureuse. »

Christine Sutherland (Marie Walewska / Perrin 1981)
« Flahaut devait épouser Margaret Mercer Elphinstone, la fille de lord Keith. »

Jean-Marie Rouart (Morny, un voluptueux au pouvoir / Gallimard 1995)
« Il rencontre Miss Margaret Mercer Elphinstone, lady Keith, une très riche héritière écossaise qui s’éprend du « Français malheureux ». »
« Poussé par sa mère, il prend le parti le plus raisonnable qui s’offre à lui : il décide de convoler avec les sept mille livres de rentes et les belles espérances de l’Ecossaise qui, de son côté, brave le veto de son père. Lord Keith emploie tous les moyens pour la dissuader d’épouser le Français, y compris la menace de la déshériter. »
« Désormais dans son château écossais, Flahaut mènera une vie paisible, attendant des jours meilleurs en France, entre une femme sans beaucoup d’attraits, mais forte, intelligente et dévouée, qui lui donne sa fortune et une kyrielle de filles. »

Emile Dard (Dans l’entourage de l’Empereur / Plon 1940)
« Le mariage fut célébré, dans le privé, à Edimbourg, le 15 juin 1817. « Je mettrai, écrivait Flahaut à la comtesse d’Albany, tous mes soins à prouver que mon pays, quoiqu’il ne soit pas connu pour cela, peut aussi produire de bons maris. » Un mois après, il écrivait à sa mère : « J’ai dans ma femme une bien aimable et excellente amie. » « 

Claude Dufresne (Morny, l’homme du Second Empire / Perrin 1984)
« Depuis 1817, en effet, Flahaut est marié. Et pas à n’importe qui ! Margareth Mercer Elphinstone, fille de l’amiral Lord Keith, est l’un des plus riches partis d’Angleterre. Si sa lourde silhouette n’a pas la grâce des femmes que Charles est accoutumé de courtiser, si elle a déjà vingt-neuf ans, son rang et sa fortune garantissent des jours dorés au général sans fortune qu’il est devenu. « 

Maurice Parturier (Morny et son temps / Hachette 1969)
« En juillet 1819, Flahault, autorisé par le gouvernement de Louis XVIII, quitta l’Ecosse et revint en France. Il était accompagné de Margaret Mercer Elphinstone (baronne Keith, après la mort de son père en 1823) qu’il avait épousée le 19 juin 1817 « 

Alfred Fierro (Histoire et dictionnaire du Consulat et de l’Empire)
« Exilé en Angleterre, ayant rompu avec Hortense, il y épouse Margaret Mercer Elphinstone, fille de l’amiral lord Keith, et ne revient en France qu’après la chute de Charles X. »

Firmin Didot (Nouvelle biographie générale / Rosenkilde et Bagger / 1965)
« En Ecosse, il épousa, en 1817, miss Mercer Elphinstone, fille de lord Keith, riche héritière qui succéda plus tard aux titres et à la pairie de son père, et dont il n’a eu que des filles. Pour accomplir ce mariage, M de Flahaut avait dû donner sa démission du grade qu’il occupait dans l’armée française. »

Révérend (Les familles titrées et anoblies du XIXè siècle / Champion 1974)
« Charles de Flahaut : marié, 1er juillet 1817, à Margaret Mercer Elphinstone, baronne de Keith, morte à Paris, 12 novembre 1867. »

Claude Dufresne (La reine Hortense / Pygmalion 2000)
« Ainsi, est-il en ce moment courtisé – c’est le mot qui convient – par Margareth Mercer Elphinstone, fille de l’amiral Lord Keith, l’un des plus riches partis d’Angleterre. Si sa lourde silhouette n’a pas la grâce des femmes que Charles est accoutumé de fréquenter, si elle évoque par sa stature l’aspect d’un grenadier, si elle a déjà vingt-neuf ans, son rang et sa fortune garantissent des jours dorés à l’exilé sans fortune qu’il est devenu. Il n’en faut pas davantage pour que, toujours pratique, Mme de Souza s’enthousiasme à l’idée que son fils pourrait conquérir cette « poule aux œufs d’or ». »
« Il se résout à écouter les conseils de sa mère et demande la main de Miss Mercer. «