Lettres de Monsieur de Souza à son beau-fils Charles de Flahaut | Dossier 13 Quatre lettres de José de Souza à Charles de Flahaut, son beau-fils, de 1816 à 1819

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Correspondance familiale
Lettres de Monsieur de Souza à son beau-fils Charles de Flahaut

Dossier 13

Quatre lettres de José de Souza à Charles de Flahaut, son beau-fils, de 1816 à 1819

Monsieur de Souza
à son beau-fils Charles de Flahaut
(pièce 192)

4 mars 1816

Je vous écrirai plus souvent, mon cher et bien-aimé Charles, si je pouvais le faire comme l’en parle lady … et si j’avais de quoi vous amuser, mais je vis dans la plus profonde retraite et ne vois personne. Le matin, et quelques fois le soir, je suis occupé de mon édition, à moins que je n’aille passer une partie de la soirée aux français. Je ne lis pas même la gazette tous les jours : ainsi je ne sais parler que du Camoëns. Vous ne saurez croire le travail de donner une édition ancienne quand on veut donner un texte correct et quand il n’y a point un système arrêté d’orthographie dans la langue. Si je ne connaissais pas toute votre aitié pour moi, je craindrais de vous importuner et ennuyer ; mais je compte sur vous comme un Père tendre sur son enfant. Voilà mon petit protégé, comme vous l’appelez, qui m’interrompt, mais je l’aime tant que je ne saurais dire avoir jamais aimé un enfant comme ça ; il est charmant et il a une intelligence au-dessus de son âge comme je n’ai jamais vu. Mais venons-en au Camoëns : je crains (ou j’ai oublié) de n’avoir point bien appliqué ce que je désire de vous. Excusez, mon cher Charles, mon ami, vous ne saurez croire l’utilité dont m’a été cette édition que vous m’avez procurée de L. H. Je vous bénis tous les jours. Ce petit est là, et je ne sais ce que j’écris. Son petit … continue, et me distrait.

Cette édition de 1572 in-4° de ce temps-là, a été imprimé chez Antonio Gonçalvez à Lisboa. Elle fut faite devant le Camoëns et fut la première. Je crois qu’il n’a point été imprimé d’autres du vivant de Camoëns, mais les éditeurs … disent qu’il a été imprimé une seconde édition revue et corrigée par le Camoëns la même année 1572, et que c’est sur celle-là qu’ils ont fait leurs éditions. A.. trouve que j’écris trop long et qu’il ennuie, et il dit : Ah mon Dieu ! comme c’est longtemps. Finissez donc une seule ligne de plus. Les uns disent qu’elle était in-folio, d’autres in-4° ; et moi je crois qu’ils l’assurent pour éviter le reproche d’avoir témérairement altéré le texte ; mais je voudrais en être sûr, et c’est pour cela que je vous prie, mon cher Charles, de bien prendre note de l’impression, de l’année, du format, et enfin de tout ce qui peut constater que ce soit une autre édition faite en 1572. Après cela on ne connaît prochaine que celle de Alcala en Espagne faite en 1580 et puis celle de Manuel de Lyra à Lisbonne, imprimée en 1584. Or, si vous ne trouvez point cette seconde de 1572 pour prendre copie des passages que je vous ai demandés, et que vous trouviez les deux autres ou une d’elles, je vous prie d’en prendre note et copier. Peut-être en voudrais-je d’autres graphages. Si vous pouviez le garder assez de temps pour que je puisse vous les marquer, car si dans ces deux éditions d’Alcala et de Lyra , on les a imprimés comme ils sont dans l’édition de lord Holland, c’est sûr qu’il n’y a point eu de seconde édition de 1572, puisqu’on y trouverait ces passages altérés comme ils sont dans les éditions… Enfin je finis. Avez-vous reçu votre pantalon et six chemises par ce pauvre Michaud (?) ou ont-elles été prises aussi. Pauvre diable, il est né sous une mauvaise étoile. Adieu mon cher ami, je suis fâché de ce que ce ne soit pas vrai, mais je ne sais pas ce que je dis et je ne puis pas écrire plus long pour m’en expliquer. Ce petit me tourne la tête. Adieu, God bless you.

Ajout de Mme de Souza :
Le : ce ne soit pas vrai, c’est le mariage. Moi je ne veux rien prévoir , et je m’avance vers l’avenir en véritable colin-maillard . Le ministère restera, les chambres resteront. Voilà ma politique ce 4 mars. Celui qui parlait à Vincennes était une amie de Nonore, elle est portée, ainsi je ne sais plus rire d’eux. Aug… a menti ; je lui ai demandé pourquoi ? et il m’a répondu tout franchement : c’est que j’avais peur d’être grondé. Avis aux parents. M. Gall. lui a dit l’autre jour : M’aimez-vous un peu ? pas un peu, a répondu le petit, mais beaucoup.
Le Roi a les jambes ouvertes, il peut vivre dix ans avec cet exutoire naturel, mais le moindre saisissement pourrait aussi le faire mourir dans la dernière heure, aussi les ministres prennent-ils les ordres de Monsieur, et cachent-ils au Roi tout ce qui pourrait lui donner de l’émotion. Voilà ce qu’on dit à Paris.
Mon enfant je t’aime avec une tendresse que je ne puis t’exprimer. Ecris donc un mot à Mme de Montguion. Je ne t’écrirai point par M. Webster parce que Casimir prétend qu’il n’a jamais vu de tête si évaporée. Du reste, il est poli, veut être aimable et les folies qui n’ont rien de méthodiques ni d’apparence de raison passent plus vite. Il n’y a rien là d’invétéré comme chez le dit Casimir. La Princesse Bagration est en regards tendres avec Ouvrard.

Monsieur de Souza
à son beau-fils Charles de Flahaut
(pièce 193)

26 mai 1817

Maman vient de sortir pour vos affaires, mon cher Charles, et m’a chargé de la remplacer et de vous écrire pour elle, ce que je fais avec bien du plaisir mon ami, puisque le sort a voulu nous séparer, et qu’il ne me reste que ce moyen de causer avec vous.
Je vous parlerai comme un vieux papa, je radoterai peut-être mais vous écouterez avec indulgence l’amitié qui s’épanche avec vous et dans votre intérêt.
Vous avez fait, et on a fait ici pour vous, tout ce qu’il était possible pour détruire les informations malveillantes de M. d’Osmond, et les prouver calomnieuses. Il n’était point à espérer même d’un gouvernement qui fut sans préjugé contre vous, d’en obtenir la désapprobation de son ministre, car telle est la marche des choses dans ce bas monde. Tant que M. d’O. a pu vous nuire effectivement, il a bien fallu se défendre et ne pas lui laisser l’apparence même de la raison : mais sa méchanceté étant devenue impuissante, et son âge et sa situation le mettant à l’abri de la demande que vous pouviez lui faire, il vous convient de montrer que vous êtes au-dessus de ses propos mensongers, et votre tranquille indifférence finira par soulever toute la société contre lui ; car quelque corrompu que soit le monde, la droiture et une conduite honorable finissent par faire respecter l’homme par tous ceux que la passion n’aveugle pas.
Cette passion si injuste envers vous vient de remonter ici, et de prouver que d’autres autant que lui vous en voulaient, et qu’il se peut très bien qu’il en ait été l’instrument et la cause. Je vous avoue que je m’attendais au refus que le Ministre vient de faire de vous donner son autorisation en prétextant que vous devez produire l’approbation du père de la future. Ce n’est ni dans la loi, ni dans la raison, mais la mauvaise volonté unie à la puissance ne raisonne pas. Maman en a été toute troublée, et souffrante, elle est sortie pour faire un dernier effort, que malheureusement qui, je crois, ne réussira pas mieux. Soyez convaincus que vos ennemis feront tout pour vous contrarier s’ils ne peuvent empêcher votre mariage. Ne leur donnez pas le plaisir d’avoir pu vous affliger et empressez-vous de leur prouver l’impuissance de vous nuire en vous mariant au plus tôt possible. En effet, je ne vois point ce qui peut vous arrêter encore. Il n’y a personne de vos amis, et de ceux de Mme M. qui ne s’écrie : Pourquoi n’en finissent-ils pas et ne mettent-ils terme à tous ces caquets des oisifs et malveillants ? La cérémonie consommée, on n’en parlera plus. Ainsi, mon cher Charles, tâchez de finir au plus vite. Vous devez avoir reçu par le dernier courrier le crédit pour les 10.000 livres chez Baning & Ce ; ainsi vous pouvez tout de suite les mettre entre les mains des … pour les placer les plus avantageusement en faveur de vos enfants cadets : les autres conditions du contrat ne peuvent pas être longues à dresser et doivent être rédigées ; ainsi le contrat signé, mariez-vous tout de suite devant le ministre ecclésiastique Anglican. Pour l’ostie sacramentale devant l’eglise Romaine, vous pouvez vous diriger à Palmella pour que si cela est possible, un des aumôniers de la Chapelle Portug. vous marie ; ou sinon vous trouverez bien au près de l’Evêque Cathol. Rom. de Londres, ou près de quelque Prêtre Irlandais un qui veuille vous donner la bénédiction nuptiale.
En tout cas, vous pouvez vous en dispenser (car j’en ai connu en Portugal qui se sont mariés seulement devant un Prêtre de la communion Protestante hors du royaume, et le mariage était bien valide) comme vous vous en dispenserez pour qelques temps de l’acte par devant le civil, qu’on ne pourra vous refuser quand vous aurez quitté le service militaire. D’ailleurs, ces formalités ne seraient nécessaires que pour constater vos droits en France et ceux des enfants devant hériter ici de biens … ce que vous n’attendez pas. Celles que demandent les lois Anglaises ayant été remplies vous êtes ainsi bien marié qu’on peut l’être, et engagé indissolublement pour que vos enfants soient légitimés. Finissez donc, mon cher Charles, et donnez-vous tous deux, et à nous la tranquillité et la satisfaction de voir la méchanceté déjouée, et l’honnêté heureuse de vos propres et suels moyens. J’attends avec impatience que vous nous disiez : « Tel jour a été le jour le plus heureux de ma vie, et celui où j’ai fait le bonheur de mes parents ». Ne tardez pas à nous l’annoncer.
Dites mille et mille amitiés pour moi à Palmella, sue je le remercie du Camoëns (quoique ce soit l’ed. de L. Holl) et que je lui écrirai dans peu. Je vous aime et vous embrasse de toute mon âme.
Mon respectueux hommage à Miss Mercer Elphinstone.

pièce 194

P.S. Je vous ai posté de ce qui est plus important : je vous dirai deux mots sur les affaires dont vous m’avez chargé.
Breguet m’avait assuré que tout de suite que ce qu’il appelait un petit chef d’oeuvre fût réglé (car il était d’ailleurs fini) il viendrait me le montrer et savoir si vous le vouliez prendre. Plus de deux mois sont passés et il n’est pas venu. Je dois vous dire que je n’ai nulle confiance dans la probité de l’homme et pas une grande dans son talent, car le vrai talent n’a point de charlatanerie et que je ne crois point qu’on puisse faire à Finnkeyser (?) et même une bonne montre sous une forme aussi plate, et aussi petite. C’est tout au plus un joujou joli. Si malgré cela vous voulez la payer l’énorme prix qu’il demande, j’obéirai et suivrao vos ordres.
Quant au vin de Bordeaux, c’est par un hasard que j’ai pu trouver cette petite portion pour Palmella, à un très bas prix. On n’en peut trouver ici que de très médiocre et à des prix fous. Si vous voulez la très petite quantité qui me reste, elle est à vous avec un double plaisir, comme tout ce qui existe dans ma cave. Nous pouvons avoir du vin de Porto 2de qualité, bien supérieur à tous les vins de Bordeaux pour l’ordinaire.
M. Maxwel vous a porté la boîte que j’avais avec un portrait de maman que je vous ai offert avec le plus grand plaisir. Si de ce que j’ai il y a quelque chose qui vous convienne, je serai trop heureux de vous répéter qu’elle est à vous de tout mon coeur. God bless you.
Les amethystes ne sont pas des … précieuses, mais je doute que dans tout le Brésil on puisse faire un pareil assortiment.

Monsieur de Souza
à son beau-fils Charles de Flahaut
(pièce 195)

25 octobre 1818

Si je ne vous ai point écrit depuis longtemps, mon cher Charles, ce n’est pas faute de penser à vous, car j’ai pris une bien vive part à tout ce qui vous a fait de la peine, comme à tout ce que nous avons appris du succès que vous avez en Ecosse, dont tous les Ecossais qui sont venus ici nous ont informé : mais la correspondance de maman y répondait pour tous deux. Avec quel plaisir vous avez été attendu ici ! Il serait superflu de le dire puisque vous savez l’extrême tendresse avec laquelle vous y êtes aimé. Nous avions endimanché la maison ; tout était préparé ; et le désappointement aurait été très fâcheux dans cette cause tant désirée par nous. Puisse le succès répondre à nos voeux ! Je l’implore et l’espère. J’espère aussi que vous serez tous les deux bien sages (Que Madame pardonne l’expression à un vieux papa) et que les ordonnances du docteur Hamilton soient exactement suivies. Il faut une grande tranquillité d’esprit et de corps, surtout après les deux fâcheux accidents. Et cela non seulement après le 3ème mois, mais jusqu’au 9ème. La soeur de votre aide de camp Guys vient de faire une fausse couche au 8ème mois, pour avoir pris froid. Elle a souffert beaucoup pendant quatre jours, et l’enfant n’a pas vécu plus de deux jours. Avisé de cela, mon bon ami, je dois vous parler, malgré ce qu’il m’est conté, le langage de la raison. Vous avez l’intention de venir ici pendant la grossesse de votre femme : mais il faut se résigner à cette privation jusqu’à ce qu’elle soit accouchée. Songez que pendant ce temps vous vous devez tout à elle et devez vous montrer le meilleur des époux, comme vous avez toujours été le meilleur des fils, enfin le modèle par excellence dans toutes vos relations et dans tous vos états. L’orgueil enfin de vos papa et maman. Oui cher Charles, il me peine de vous conseiller de ne pas venir à présent. Vous seriez vous-même en grande inquiétude. Nous le serions aussi doublement, et si par malheur il arrivait quelque accident (que Dieu nous en garantisse) vous ne vous consoleriez et nous ne nous consolerions jamais d’être cause d’une telle séparation dans cet état. Jugez d’ailleurs ce que dirait le monde toujours disposé à médire, ce que dirait la famille de Madame. Non mon ami, ne venez pas, ajournez cette visite jusqu’au temps où vous viendrez tous les deux et le petit poupon. Alors nous serons au comble du bonheur. Il faut des raisons aussi fortes pour nous en priver. Mais nous devons faire ce sacrifice. Notre plan pendant ces neuf mois est au prix de votre excellente femme.
Vous savez combien je suis heureux d’exécuter vos commissions, mais il faut que vous vous expliquiez mieux. Par ex. pour les vins. Depuis deux ans, je n’ai pas vu d’une seule cave à vendre, qui valut la peine d’y acheter. Les marchands n’ont que de mauvais vins et très cher, que les Anglais sablent comme s’il était délicieux, ce dont je suis étonné. Ainsi le Bordeaux, Champagne, et vins du Rhône, il conviendrait bien mieux de le commander dans ces endroits, plutôt que de le payer ici avec l’octroi qui en double le prix. Les vins de Portugal et d’Espagne les dont venir en droiture.
Vous avez ici encore quatre cents et tant de bouteilles de différents vins, et outre cela vous pouvez disposer de ceux que j’ai comme les vôtres, désirant en avoir plutôt.
Ce n’est que deux jours que j’ai appris la nouvelle demeure (?) de Riban (?) qui vend les eaux de senteur et je ferai votre commission. Les habits que vous avez laissés ici malgré tous les constants soins de Manuel se détériorent par les vers qui semblent s’y être fait un domaine. Que faut-il faire ?
Nous avons désiré une collection du musée. Il y en a trois différentes. Je vous ai demandé laquelle, et vous n’avez pas répondu. Je ne me rappelle point d’autres commissions. Papa vieillit beaucoup, il n’y a que le coeur de jeune, aimant le tout petit nombre d’amis avec toutes les forces de l’âme. Nous vivons presque seuls. Je vais au Français presque tous les jours par ancienne habitude, car ce théâtre tombe d’une triste manière. Peut-être suis-je dans l’état où était Bertrand – candata temporis noti – Je le sens et suis tout étonné de voir Dominique jeune comme à vingt ans et jouissant de Paris dans toute la plénitude de cet êge. P. ne me paraît pas si gai, et en effet, il y a de quoi rendre soucieux. Lavis est toujours à Madrid quand sa présence serait bien nécessaire chez nous. J’ai perdu le Principal et mon nevau qui le remplaçait est nommé à … Je n’ai plus personne là ! C’est ce qui arrive à mon âge.
Bien cher ami, bon Charles, excusez ces tristes lignes. Je vous aime et vous embrasse de tout mon coeur. Mes respects à l’aimable dame. De Jose Souza.

Ajout de Mme de Souza

Voici une lettre de papa mon cher Charles, et tout en pleurant je suis de son avis, reste près de ta femme et ne la laisse pas solitaire à Edimburgh, que je vois bien qu’elle déteste. Les soins du docteur Hamilton lui sont nécessaires, mais la société, la sévérité même pour le régime le sont encore plus. D’ailleurs que deviendrais-tu s’il lui arrivait un accident pendant ton absence, tu te le reprocherais toute ta vie, et quand même un accident ne serait pas probable, il suffit qu’il soit possible pour que tu ne la quittes pas. J’aimerais bien mieux aller en Ecosse pour ce bienheureux moment s’il n’y avait pas d’inconvénient. D’ailleurs on écrit tant de là que tu es le plus charmant des époux, que je veux que tu en aies toute la réputation comme tu en as le mérite. ; et puis je ne dormirais ni jours ni nuits en pensant que Marguerite est peut-être souffrante et en danger pendant que tu es près de moi. Non, non, souffrons encore qu’elle accouche heureusement et pour le coup, que l’amitié fraternelle reprennent ses droits entre vous deux, et qu’il n’ ait plus d’obstacle pour venir passer quelques mois avec moi ; quelle joie de vous voir arriver avec le petit que je bénis de toute mon âme.
As-tu été content des chaises. mais il me faut accuser de réception de 6 chaises avec leur bordure, des coussins pour mettre les pieds, aussi de mon ouvrage, et de 6 paires de souliers. Je fais actuellemnet un fauteuil avec une belle guirlande de marguerites couleurs de rose, mais Frecki dit que l’on n’a point de fauteuils en Angleterre, excepté d’excellents cabots comme en avaient ici nos grands pères, est-ce vrai ? Les fauteuils autrefois n’y avaient pas de dossiers qu’en bois d’acajou travaillé comme les chaises …-moi là-dessus. Voilà une lettre de Girardin dont j’ai ôté le superflu de papier blanc, sans la lire, je n’ai d’ailleurs nulle curiosité pour ce qui vient de là.
Ma chère fille, votre lettre m’a enchantée. je vous remercie de toute mon âme, je vous bénis de tout mon coeur. Laissez mes chaises dans votre salon à Edimbourg, j’en ferai d’autres et plus jolies pour celui de Londres. En avez-vous reçu deux avec les soies pour vous amuser à travailler. Est-ce ce qui vous convenait.
Je vous aime et vous embrasse tous deux de toutes les forces de mon âme. Je remercie Ld Flemming d’avoir voulu m’amener Charles, mais croyez-moi, ce serait une source éternelle de malheur. S’il vous arrivait le moindre accident … cesserait-il de m’aimer, en pensant que s’il ne m’avait pas vu ici, il aurait un bel enfant, et votre santé assurée pour toujours. D’ailleurs, qui sait si vous seriez aussi soumise au docteur Hamilton pendant l’absence de ce sauvageon de Charles. Là non, non, qu’il vous couve des yeux.
L’absence est le plus grand des maux, et quel repentir, quels regrets car je soupçonne que vous ne seriez pas de montrer si prudente pendant son absence .
Adieu mes bons amis, je vous aime de toutes les forces de mon âme et mille fois plus que moi-même.

Monsieur de Souza
à son beau-fils Charles de Flahaut
(pièce 195)

9 janvier 1819

Mon cher et bon Charles, si je ne vous ai pas souhaité plus tôt la nouvelle année, je n’ai pas moins fait et offert des voeux bien sincères pour vos prospérités et pour votre bonheur, car je ne cède pas, pas même à maman, en vraie et tendre affection pour vous. En faisant enfin mes compliments à Madame de Flahault, j’ajoute encore d’autres voeux communs à tous les deux et c’est que vous … combien il est doux d’avoir des enfants qui vous ressemblent.
J’espère que nous aurons à vous féliciter dans quelques mois de cet heureux événement. C’est l’unique chose qui puisse nous consoler du retard de vous voir mon bon ami.
Acceptez le petit souvenir que je vous envoie dans cette de dessins lithographiés d’Isabey : c’est ce qui a paru de plus joli dans ce genre.
Ce drôle de Funchall ne me dit que dans ce moment qu’il part et ainsi je suis obligé de finir.
Adieu, mon bon ami, je vous embrasse de coeur et d’âme.

ajout de Mme de Souza

Je suis comme papa de mauvaise humeur de n’avoir qu’une minute pour t’embrasser et te dire que je vais de mieux en mieux, que je rentre de prendre l’air, et que j’embrasse toi et ma fille de toutes les forces de mon âme.
Dans la baptiste d’Ecosse que m’a envoyée ma fille, il n’y a que 6 aunes, ce qui ne peut faire que trois foureaux. Je prie ma fille de m’en envoyer encore autant

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