Conférence de Lusigny. – Première séance. –
p.375 à 377
Pendant que la cavalerie de la garde et le corps de Gérard malmenaient Frimont, les commissaires militaires s’étaient réunis à Lusigny. Schwarzenberg y avait passé une partie de la matinée, afin de donner de vive voix ses instructions au général Duka. Le commissaire prussien, le général von Rauch, ne reçut ses instructions que dans l’après-midi ; il résulte cependant de la lettre qu’il écrivit dans la matinée à Blücher, pour le prévenir de l’ouverture de la conférence, qu’à ce moment les Alliés comptaient gagner du temps et amener l’Empereur à consentir à une suspension des hostilités, qui ne pouvait profiter qu’à eux seuls. « Lusigny a été neutralisé, écrit le général von Rauch (Lettre du général von Rauch à Blücher, Lusigny, 24 février.), les avant-postes des amées alliées s’établiront à une demi-lieue en avant. J’attends encore des instructions détaillées. Le prince de Schwarzenberg est ici pour nous les remettre. Les souverains sont à Vendeuvre… Je suis dans la chambre même du prince de Schwarzenberg et il m’est impossible d’en dire, pour le moment davantage à votre Excellence »
Il suffira, d’ailleurs, de comparer les instructions données, d’une part au général Schouvaloff, de l’autre au général Flahaut, pour se convaincre que malgré les concessions de détail, les seules qu’on pût se faire de part et d’autre, il était absolument impossible d’arriver à un accord.
« M’étant décidé à accepter les propositions d’un armistice mis en avant entre les puissances alliées et l’empereur des Français, je vous ai désigné pour négocier et conclure cette transaction.