Paris, dimanche 22 décembre 1852 ? Charles de Flahaut à Madame de Flahaut | conversations sans effet

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J'ai eu deux conversations, - la dernière d'une heure et demie, - très amicales, mais sans effet. On est convaincu que ce qu'on a fait est politique, légal et juste. J'ai l'intention de rentrer auprès de vous avant la fin de la semaine...
Je crains qu'il n'y ait les plus grandes difficultés pour former un cabinet tory...
Veillez écrire un mot à Christie pour lui dire qu'Auguste ne vendra pas ses peintures cette année.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.282)

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J'ai reçu hier une invitation à un bal à Saint-Cloud, où j'ai été fort gracieusement reçu par le Président. Tout le monde me demande si je ne suis pas venu pour rester ; je réponds que je suis venu voter et pour quelques jours seulement. J'espère vous rejoindre au commencement du mois prochain.
J'ai rompu des lances plusieurs fois avec ceux qui blâment W. d'avoir assisté aux funérailles (On avait enterré le duc de Wellington le 18 novembre. On supposait que le Président avait insisté auprès de Walewsky, l'ambassadeur de France, pour qu'il assistât aux funérailles ; mais ceci ne paraît pas ressortir des commentaires de Flahaut). Quand je déclare qu'il y a été autorisé, on m'oppose qu'il auait dû avoir un refroidissement. Je le défends bravement.
Je serais heureux de recevoir 1000 livres sterling pour les services bleus.
Pauvre Emilie ! Son attachement pour la D[uchesse] d'O[rléans] l'aveugle. On me considère déjà trop comme n'étant plus Français.
Mon cou m'oblige à sortir et je vais voter...
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.305-306)

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Cher Monsieur de Flahault,
Je n'ai que quelques instants avant la poste pour vous exprimer tous les regrets de mon voisin (Morny) de ne pouvoir vous écrire, mais il est très occupé. Il quitte probablement le ministère demain. Sa démission a été acceptée, je vous assure, avec empressement. C'est cela qu'on voulait, et depuis longtemps déjà on [Louis-Napoléon] lui a dit que c'était lui [Morny] qui avait empêché la confiscation des biens ; que tout le public en avait été instruit ; qu'il [Morny] ne pourrait probablement pas le faire ; qu'il le regrettait beaucoup [sans doute : que Morny regretterait son action ?]
On lui a parlé aussi des extraits du Times sur leur parenté à tous les deux - ce qui l'a [Louis-Napoléon] fort mécontenté. "On ne l'a pas retenu, et pour cette raison, on voulait qu'il se retirât - vous savez que je vous ai toujours dit cela. Il y a de la jalousie, et on ne veut pas subir ses volontés, ni ses conseils ! On l'a voulu pour faire le coup d'Etat, mais pas davantage. Et laissez-moi vous dire aussi, qu'on ne veut pas plus de vous. Voilà le fond du cœur de cet homme (Napoléon) qui n'a pas les sentiments élevés et qui, en résumé, est fort peu estimable, croyez-le bien ! Sa douceur et sa politesse insouciantes colorent stous es mauvais penchants.
Quand mon voisin vous engageait à ne pas venir, c'était pour que vous ne fussiez pas mêlé à un tas d'intrigues, indignes de vous. Elles vous eussent dégoûté. Venez quand vous voudrez, mais permettez-moi de vous engager à y réfléchir. Vous pouvez vous tenir loin de tout ce qui se passe présentement. profitez-en et attendez.
Drouyn de Lhuys reste aux Affaires Etrangères, Persigny à l'Intérieur, Maupas Ministre de la Police, Casabianca Ministre secrétaire d'Etat ; puis Harnauld [sic], Fould, d'autres restent. Voici à cette heure où en sont les choses. Demain mon voisin ou moi nous écrirons. Je n'ai que cinq minutes dans ce moment, pouvez-vous me lire ?
Mille pardons et mille amitiés empressées.
[sans signature]

Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.180)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.320-321)
Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.254 à 256)
Le duc de Morny (Marcel Boulenger / Hachette / p.70)

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J'ai trouvé votre lettre en arrivant. Je regrette que vous ayez été surprise et froissée de mon départ. Je pensais vous en avoir parlé...
Je n'ai jusqu'ici vu personne sauf Auguste et la voisine, chez qui j'ai dîné. Leurs récits sur l'état d'esprit dans le monde sont effroyables. Entrer dans un salon est chose inquiétante, car on court le risque d'en faire sortir bon nombre de gens. Je m'en consolerai si mon arrivée provoque le départ de personnes qui me sont antipathiques, et pourtant il est pénible d'aller faire des visites dans ces conditions. Heureusement, j'espère ne pas m'exposer longtemps à ces ennuis.
Aug[uste] a écrit au P[résident], qui est encore à la campagne, que j'étais arrivé ; je pense le voir dans quelques jours.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.304-305)

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Je rentre à l'instant de Saint-Cloud, où j'ai eu une très longue et entièrement satisfaisante conversation avec le Prince. C'est trop long à vous écrire, mais elle m'a fait plaisir autant sur les questions d'ordre public que privé.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.306)

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