Paris, jeudi 24 avril 1851 | Charles de Flahaut à Lady Shelburne | le général Changarnier

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Ma chère Emilie,
... J'ai dîné hier chez Mme de Liéven avec les Ste-Aulaire, Ashley,Molé,Guizot,Changarnier et Duc de Noailles. Figurez-vous que la cour qu'on fait au Gal Changarnier est telle que c'est lui dont elle a pris le bras pour aller dîner ! Il m'a paru un peu abattu. Son expression est fausse et ses manières communes.
Nous avions là l'Etat-Major Gal de la fusion. Savez-vous que ce parti renie Mme la Dsse d'O[rléans] comme Régente ? Ils appellent sa nomination à ce poste une tentative révolutionnaire avortée ! Pour eux c'est le D. de Nemours qui est Régent... Auguste va mieux.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.129-130)
 
Ma chère Emilie,
... J'ai dîné hier chez Mme de Liéven avec les Ste-Aulaire, Ashley,Molé,Guizot,Changarnier et Duc de Noailles. Figurez-vous que la cour qu'on fait au Gal Changarnier est telle que c'est lui dont elle a pris le bras pour aller dîner ! Il m'a paru un peu abattu. Son expression est fausse et ses manières communes.
Nous avions là l'Etat-Major Gal de la fusion. Savez-vous que ce parti renie Mme la Dsse d'O[rléans] comme Régente ? Ils appellent sa nomination à ce poste une tentative révolutionnaire avortée ! Pour eux c'est le D. de Nemours qui est Régent... Auguste va mieux.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.129-130)

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Mon dîner s'est fort bien passé. La Princesse (De Liéven) avait prié les Ashley, les Sainte-Aulaire, Molé,Guizot, Changarnier, D[uc] de Noailles. Ce ne fut pas précisément amusant mais pas inintéressant non plus. Changarnier dit que la révision serait proposée par le gouvernement, ou à défaut de lui par quelqu'un de l'oppositon ; c'était une question à régler, mais, une fois réglée - par l'adoption ou le rejet, - l'agitaion actuelle cesserait. Molé déclara qu'un mois auparavant Duvergier de Hauranne avait pensé la proposer, mais qu'il avait abandonné son idée.
Je trouve très fâcheux et absurde que les détenteurs de cartes d'abonnement se conduisent ainsi à propos de la visite de la Reine (Victoria) à l'Exposition et cèdent de si mauvaise grâce ces quelques heures à Sa Majesté (Le prince consort avait exigé, pour avoir plus de place, que les abonnés fussent exclus de la cérémonie inaugurale de l'Exposition, mais il en fut dissuadé finalement par Lord Granville, et l'on retira l'interdiction (Henry Greville, Journal))...
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.128-129)

toute la correspondance échangée entre Charles de Flahaut et sa femme Margaret Mercer Elphinstone

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Je regrette de n'être point à Londres aujourd'hui pour aller au concert de Sa Majesté, mais j'ai accepté à dîner chez la princesse Mathilde (Il y dîna le mardi 13 mai, en compagnie de Morny, d'Excelmans et d'autres personnes (cf. Viel-Castel, Mémoires))Quant aux réceptions et aux salons, j'ai expliqué au Prince Albert lui-même les raisons qui me privaient de l'honneur d'y assister. Je ne désire pas y aller comme un Anglais et je ne me soucie pas d'y aller avec le Président de la République.Quel triste lot de mes compatriotes vous avez rencontré à l'Exposition !Je pense qu'Auguste ne consentirait à déranger ni vous ni moi ; c'est pourquoi, s'il vient, un lit dans la bibliothèque serait la meilleure combinaison, mais je doute encore qu'il vienne.J'ai eu un long entretien avec le P[rince] : je l'ai trouvé plein de bon sens, instruit et ferme dans ses propos. Il y a partout dans le pays un grand mouvement d'opinion favorable à sa prolongation (La révision de la Constitution entraînant la prolongation des pouvoirs présidentiels devint dans l'été 1851 une question brûlante). A Lyon, un grand nombre de maisons sont ouvertes pour permettre au peuple de signer des pétitions dans ce sens. Thiers se déclare son ennemi ; il se proposait, il y a quelques temps, de constituer un Directoire dont il aurait été le chef, avec quatre généraux comme membres. On dit toutefois que depuis un voyage qu'il a entrepris dernièrement dans le Nord et depuis qu'il a reçu certaines lettres de Seine-Inférieure (dont il est député) il a modifié son langage.J'ai été ce matin à Saint-Philippe-du-Roule au mariage du jeune Le Hon avec Mlle Mosselmann, qui est fort jolie. Barrot s'y trouvait, mais je ne lui ai pas parlé.Je trouve fâcheux que les jeunes Princes (Nemours et Joinville) en Angleterre se fassent tant de tort eux-mêmes par la façon inconsidérée et le langage contradictoire avec lesquels ils s'expriment sur la fusion, suivant l'opinion des personnes à qui ils écrivent.... Mme de Liéven et Lady Palmerston sont réconciliées.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.135 à 137)

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J'ai dîné hier soir à Passy et j'ai entendu M Guttman au piano. C'est un élève de Chopin qui a donné autrefois des leçons à Emilie. Il était alors un jeune débutant ; c'est maintenant un exécutant des plus admirables. Je dîne aujourd'hui chez les Rothschild que je ne connais pas encore.J'espère que vous avez lu le Constitutionnel de ce jour. L'article sur l'Assemblée (Les deux dictatures, article dans lequel Granier de Cassagnac accusait l'Assemblée de comploter la destituton du Président) fût cité en justice. On m'a dit qu'il avait préparé ses preuves et que, s'il est appelé à comparaître, il citera Molé comme son informateur. Vous verrez que Molé est désigné cmme ayant averti le Président du complot ourdi contre lui. Le fait est qu'il y a tant de chaleur dans l'air qu'il y aura un orage bientôt - je dirai très prochainement. L'Assemblée n'est qu'une écoeurante collection d'intrigants [sic]. J'ai vu d'Haubersaert qui revient de chez Duchâtel et le juge fort raisonnable. D'Haubersaert est bien, il a un excellent moral. Entre nous, il m'a dit que Duchâtel et Montalivet étaient plutôt peinés de l'accueil reçu à Claremont. La Reine et la Famille royale ne leur ont parlé que de la pluie et du beau temps. Thiers et Lasteyrie ont capté toute leur confiance...Vous entendrez sans doute parler de cette sorte de bagarre qui a eu lieu hier au Louvre lors de la cérémonie de la distribution des médailles pour la Grande Exposition. Ce n'a été qu'une irruption du public dans le vestibule, due à ce que le ministre du Commerce n'avait pas avisé le Préfet de Police ; et par conséquent on n'avait pas pris de mesures de précaution ni rassemblé d'agents. D'ailleurs, le Président n'a pas été mal reçu. Il a toutefois été obligé de se retirer, car la foule était si dense que la cérémonie n'a pu avoir lieu.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.152 à 154)

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Hier, pluie et froid, température faite pour calmer les socialistes qui n'avaient plus que l'humidité à partager avec tous. Il y a eu pourtant une bon nombre de gens qui ont chanté et crié toute la nuit sur les Champs Elysées.Je m'en vais maintenant à la cérémonie funèbre pour l'anniversaire du 5 mai aux Invalides...Auguste voudrait savoir si, au cas où il m'accompagnerait à mon retour, vous pourriez lui préparer un lit pour trois jours.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.134-135)

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Vous ne pouvez vous faire une idée de la confusion qui règne ici à la fois dans les choses et dans l'esprit des gens. Ce qu'il en adviendra, Dieu seul le sait, - mais pas grand'chose de bon, je crains.Je ne me sens pas bien brillant : ma maladie me rend fort bilieux. Les réceptions d'Auguste sont plus nombreuses que jamais. Quand nous avons déjeûné, la pièce était remplie : Rouher, Boilay, etc., etc., etc., et le salon était plein de personnes qui attendaient. C'est un pays de mendiants.J'apprends que, à cause des faveurs qu'on croit réservées par Palmerston aux réfugiés de toutes les nations, les anglais sont extrêmement impopulaires. (Kossuth était venu en Angleterre vers la fin d'octobre et Palmerston avait insisté pour le recevoir). Envoyez mes lettres à Emilie avec mon affection.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul

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Vous connaissez maintenant la lamentable déconfiture de l'Assemblée (La proposition des Questeurs avait été rejetée, la veille, par l'Assemblée). Changarnier, Thiers et Cie n'y étaient pas préparés ; bien au contraire, ils escomptaient un triomphe et avaient projeté la mise en accusation du Président et la réunion parmanente de l'Assemblée. Auguste, lorsqu'il apprit la chose, courut à l'Elysée pour en faire part et demander au ministre de la Guerre de se préparer à la résistance. Cela se fût terminé par la dissolution de l'Assemblée ; tout Paris eût applaudi et les rentes seraient montées de 10 p. 100. Et pourtant, c'est aussi bien ainsi ; il nous reste à voir maintenant le profit qu'on peut tirer des événements. J'ai vu Molé hier : je crois qu'il déplore vivement sa dernière campagne avec Thiers. Tout le monde injurie celui-ci ; vous pouvez vous imaginer la triste mine qu'il faisait hier.Le Président est particulièrement aimable pour moi. J'ai été chez lui hier soir ; il y avait beaucoup de monde et l'on s'est beaucoup informé de vous. La princesse Mathilde s'y trouvait elle m'a prié de fixer un jour pour dîner chez elle, soit jeudi.... Dites à Lord Lansdowne qu'il y a un beau tapis à vendre : il avait été commandé pour la Grande Galerie du Palis Royal, à l'état de neuf, mais pas cher - 66 pieds sur 28, mesure française.J'ai dîné hier chez les Lutheroth avec les Bathyany. Elle est aussi belle et lui aussi distingué que toujours. Quelque peu favorable à Pulsky. Il a vu et connu Mme de Beck, que Kossuth lui a envoyée comme agent sous ce nom, croit-il (sans en être sûr). Il trouve qu'elle a été durement traitée.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.148-149)

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"Pourquoi adresser votre correspondance au Ministère de l'Intérieur ? Je suis toujours aux Champs Elysées. Le seul résultat est que vos lettres m'arrivent beaucoup plus tard.Les trois premiers jours je les ai passés presque entièrement à l'Intérieur, à assister Auguste et parce que lui et ses collègues m'avaient prié d'assister à toutes leurs délibérations ; mais puisque tout est calme je n'y vais plus que de temps à autre. Ils désiraient que j'y participasse, mais je leur ai dit que c'était impossible.Je serai navré que vos jeunes amis (Le prince de Joinville et le duc d'Aumale, qui auraient alors préparé une insurrection royaliste dans le nord de la France.) fussent ainsi insensés que vous me le dites, car ils n'ont aucune autre chance que celle d'être arrêtés. On a pris toutes les précautions pour fermer toute entrée en France. Quant au petit homme (Thiers. Il fut d'abord arrêté à Mazas, puis à Kehl sur le Rhin, où il fut relâché le 8 décembre. Il se rendit ensuite à Bruxelles, puis à Londres en janvier.), il a consenti à s'éloigner à l'étranger et traverse le Rhin à Strasbourg aujourd'hui.
Il n' y a pas d'agitation politique sur aucun point du territoire, mais de multiples mouvements socialistes et communistes dans plusieurs départements : châteaux et maisons brûlés, propriétaires tués. De tous les rapports, il ressort qu'un soulèvement général de cette nature devait avoir lieu en France ; l'armée n'aurait pas suffi à en venir à bout. Tout le monde admet - même ceux qui boudent - que le coup d'Etat a sauvé le pays.Le Président a l'intention d'établir une Constitution, c'est-à-dire un Sénat, une Assemblée législative et un Conseil d'Etat. Il est parfaitement calme et nullement enivré de son succès. Lundi ses salons étaient combles, mais il n'y avait pas un des représentants ni leurs familles. Leur arrestaion fut une maladresse de la part de l'officier qui l'opéra ; il aurait dû seulement les disperser. Il est vrai que c'est volontairement qu'ils ont été incacérés depuis lors.
Mis à part quelques hommes hautement raisonnables comme le duc de Noailles, Broglie et Montebello, l'irritation est à son comble. Les gens refusent de se voir. J'étais hier chez Mme de Liéven avec Montebello, pourtant des plus modérés : eh ! bien, quand Fould entra, il se leva et s'en fut sans parler ni saluer. Le pauvre Auguste a inspiré des haines qui ne s'effaceront jamais. On dit que tous les députés arrêtés sont en rage contre Dupin, et je tiens pour certain que Falloux lui a déclaré que sa conduite avait été infâme. Pauvre, pauvre pays ! Chacun des députés qui fut arrêté préventivement à 6 heures du matin se trouvait chez lui, mais nul n'ignore qu'il s'agissait d'une lutte de vitesse entre l'Assemblée et le Président qui devait agir ainsi, à telles enseignes que s'il avait différé, il eût été arrêté lui-même et mis en accusation. Je regretterai profondément que l'Angleterre ne juge pas d'un bon oeil les derniers événements ; pourtant toute idée de despotisme militaire et d'intentions belliqueuses est parfaitement absurde. Le Président est aussi ami de l'Angleterre que son oncle lui était hostile.Les Orléans manquent de sagesse en se conduisant ainsi. A rester tranquille et à accueillir avec respect une décision prise par la France (confiscation des biens du roi déchu), ils auraient amélioré leur position pour toute éventualité à venir. Je le regrette vivement pour eux, mais il n'est pas possible de sacrifier ce pays à leur cause sans aucune chance même de leur être profitable. S'ils commettent une imprudence, ils mettent en danger leurs propriétés. (A noter que Flahault annonce ici, par anticipation, la confiscation des biens d'Orléans, qui fut effectivement décrétée le 22 janvier 1852)...Tous se récrient à la nouvelle de mon départ."
* Le duc de Morny (Grothe / Fayard / p.113)* Dans l'entourage de l'Empereur (Dard / Plon / p.62)* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.173 à 176)

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"Je ne puis vous envoyer le pamphlet que vous désirez, car c'était la seule copie que j'eusse et il n'est pas en vente. Gardez cela pour vous, mais cette commission dont je vous ai dit que je faisais partie, et qui est très sélecte, a pour objet de régler ce dont traite le pamphlet. On m'a sollicité d'accepter ce dont je vous ai parlé (Probablement le commandement de la garde nationale qu'on avait - cela ressort d'une lettre ultérieure (23 janvier) offert à Flahaut vers cette époque), mais je ne puis quitter ma pauvre Louise en permanence, comme il le faudrait si j'acceptais.Auguste déploie une activité, une habileté et une fermeté au-dessus de tout éloge. Nonobstant le poids des affaires, il refond son administration, diminue le nombre des employés, augmente les traitements de ceux qui sont maintenus, bref il fait preuve d'un esprit supérieur. Ses ordres pour débarrasser Paris et la France des scélérats qui ont été la cause de toutes les révolutions et des désastres sont fermes. Pour la première fois, au lieu d'être appelés "des hommes égarés", ils sont flétris de leur désignation méritée de "bandits" et de "coquins". Je vous adresse les deux deniers ordres qui ont été donnés.L'aspect du pays est complètement changé. Les gens honnêtes lèvent les yeux et tous les démagogues sont dans la terreur. Les rentes montent et les affaires s'améliorent dans tout le pays...Les journaux ne mentionnent pas la dixième partie des atrocité commises par les insurgés : écoles (On avait fait irruption dans un couvent, en Nivernais) de jeunes filles forcées, femmes tuées après d'horribles tortures, - bref des cannibales corrompus par la civilisation. Ce pays a besoin d'être régénéré par un gouvernement énergique, car depuis Napoléon il a été démoralisé par la faiblesse.Je prétends que Thiers tourne de plus en plus la tête aux pauvres gens de C. (Claremont) et leur fait prendre parti contre le Président, alors que leur intérêt serait de s'allier au sentiment populaire et de se réjouir que le pays ait été sauvé. Ils ne devraient point oublier qu'ils possèdent ici 8 millions de livres sterling et qu'il ne manque pas de gens pour conseiller leur séquestration (Il aurait été intéressant de connaître par Flahaut qui étaient "les gens" qui suggéraient alors la confiscation des biens des d'Orléans. On s'accorde à supposer que la proposition émanait de Persigny)."
* Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.158)* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.183 à 185)* Le coup du 2 décembre (Henri Guillemin / Gallimard / p.415)* Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.91-92)

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" Il y a beaucoup de gens qui regrettent le vote de lundi, ils auraient préféré un vote contraire qui aurait provoqué le coup d'Etat contre l'assemblée. Mais ils ne réfléchissent pas qu'il aurait été fait contre le parti de l'ordre et aurait séparé le président des hommes qui le composent. Si une telle mesure doit être prise, il faut que ce soit dans une occasion où le président et la majorité sont d'accord, et ceci n'est pas impossible."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.308-309)
Je commanderai votre robe dès que vous me renverrez l'échantillon, mais je vous avertis que le roi de Hanovre est dans l'état le plus critique et que le baron Stockhausen, que j'ai vu aujourd'hui, s'attend chaque jour à son décès (Il était mort la veille)...Auguste ne va pas bien aujourd'hui à cause de l'agitation des huit derniers jours. J'ai vu souvent Mme de Liéven ; elle est sans réserve pour le Président. Je crois que tout le monde sera comme elle dans peu de jours. Vous ne pouvez vous imaginer combien tous les hommes du Parlement ont l'oreille basse. On me dit que Thiers est furieux contre tous ; il est malade, paraît-il, ayant encore la langue couverte d'aphtes. Il est puni par où il a péché...Savez-vous qui a fait son appariton hier ici ? Ce pauvre Dehuir ! Il déclare que tous sont pour le Président à Vienne. Je suis allé tantôt voir la "Grossaltheit". Elle est encore complètement pour Thiers et Changarnier... Je ne sais pas de plus grande honte pour la fille d'un duc anglais que de se marier de la sorte. (Allusion au mariage de Lady Augusta Gordon Lennox, fille du duc de Richmond, avec le prince Edouard de Saxe-Weimar, qi eut lieu quelques jours plus tard. Au début, on ne lui reconnut pas le titre de princesse à la Cour, mais elle s'appela officiellement : cmtesse Dornberg.)Beaucoup de gens regrettent le vote de lundi et auraient préféré un vote contraire qui eût permis un coup d'Etat contre l'Assemblée ; mais ils ne réfléchissent pas que ce coup aurait été dirigé contre le parti de l'ordre et aurait ainsi créé une scission entre le Président et les hommes de ce parti. S'il faut en venir à pareille mesure, ce devra être pour un cas où le Président et la majorité seront d'accord, - ce qui n'est pas impossible.J'ai eu ce matin une longue conversation avec Dupin, qi m'a prié de le rappeler à votre bon souvenir.Affection à tous. Vous recevrez de Walewsky un paquet de graines. Envoyez-les à Whylock. J'apporterai 31 rosiers avec moi ; ce sera mieux que des greffes.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.149 à 151)

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