" Je vous envoie des petits vers qui charmeront votre mansuétude. Dites-nous cela un peu vite, cher ami, et vous avalerez de travers comme est l'esprit des romantiques
Où, ô Hugo, jucheras-tu ton nom ?
Qu'à ton talent, justice ne rend-on ?
Quand donc au corps qu'académique on nomme
Grimperas-tu de roc en roc, rare homme ?
" Un romantique me disait obligeamment, l'autre jour, que, pour saisir les beautés de ce système, il fallait être jeune et qu'on reconnaîtrait ses partisans à la dent, comme les chevaux. - Oui, ai-je répondu. Il y a de la bête là dedans. - Voici des beaux jours que je regarde en soupirant, puisque vous n'en profitez pour venir me voir. Mon bon ami, venez me donner trois jours. Je le mérite par mon amitié pour vous. Je ne veux point entendre de refus. Je veux trois jours, et j'attends avec impatience que vous me les annonciez... Venez, si vous savez ce que veut dire le mot amitié. "
* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.355-356)
" Si je n'apprends rien qui doive me retenir ici, je me déciderai probablement à profiter d'ici à quelques jours de congé que le roi a bien voulu m'accorder pour me rendre à Paris, où m'appellent des affaires assez importantes. Si j'attendais que la contagion s'étendît de l'autre côté de l'Elbe (le choléra avait été officiellement déclaré à Berlin le 2 septembre), les cordons établis dans toutes les petites principautés rendraient mon voyage impossible."
* Flahaut (François de Bernardy / Perrin / p.234-235)
"Monsieur le comte,
M le comte de Flahaut est arrivé avant-hier soir ici et m'a remis la lettre dont vous l'aviez chargée pour moi. Je vous remercie de l'avoir choisi pour me l'apporter… La conversation de M de Flahaut m'a fourni des informations précieuses sur les idées et les intentions du gouvernement du roi, au sujet des affaires que je suis chargé de suivre ici et sur la disposition des esprits en France Je regrette toutefois qu'il ait quitté Paris avant que ma dépêche du 21 vous soit parvenue…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.29-30)
" Comment ! vous voudriez… que nous intervinssions entre un souverain et ses sujets insurgés et en faveur de l'insurrection ? Mais il (le tzar) aurait bien plutôt le droit de nous demander de contribuer à leur soumission…
- Si la Prusse intervenait dans ce sens, la paix serait compromise, car l'opinion de la France se manifesterait avec une force irrésistible… Des gens honnêtes, raisonnables, amis de l'ordre et de la justice… ne pourraient pas souffrir une intervention aussi cruelle, aussi peu généreuse, et j'espère que le gouvernement se rendrait à leurs vœux. Je dirais plus : je ne doute pas qu'il ne le fît…""
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.233)
" Dans la situation grave et menaçante où se trouve l'armée polonaise, j'aurais cru manquer à mon devoir si j'avais négligé de m'assurer des dispositions du cabinet prussien, et si j'avais laissé ignorer au comte de Bernsdorff quelle serait la conséquence d'une intervention hostile contre les Polonais.
Mais quant au système qui tend à favoriser les Russes au détriment des Polonais, il na faut pas s'attendre à l'en voir changer."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.233-234)
"Si nous voulions intervenir dans les affaires de la Pologne, si nous voulions l'obliger à sortir de la politique expectante et du système d'inaction qu'il (Bernstorff) a adopté… enfin si nous lui imposions la nécessité d'adopter un parti décidé dans la question polonaise, nul doute qu'il ne se résolût à donner tout son appui à la Russie. Je crois donc qu'il faut s'attacher à lui rendre facile le rôle qu'il s'est tracé et qui… est tout ce qu'on peut espérer de plus favorable pour les Polonais…"
* Flahaut (François de Bernardy / Perrin / p.232)
" M de Flahaut alla plus tard représenter la France à Berlin où, au lieu de chercher à nous concilier le gouvernement prussien, il se prononça avec une telle vivacité pour la cause polonaise qu'au bout de deux ou trois mois, il se vit obligé de quitter son poste, dégoûté de n'exercer aucune influence sur une des trois cours qui avaient partagé la Pologne "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.233)
" - Flahaut a toujours eu l'art de plaire.
C'était bon au temps où M de Flahaut partait pour la Syrie.
Sire, il y va toujours.
J'ai bien envie de l'envoyer en Prusse au milieu des Allemandes sentimentales.
Sire, vous ne pourriez mieux faire, M de Flahaut va mettre toutes les femmes de votre côté…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.228)
" Le comte et la comtesse de Flahaut ont certainement une des plus belles maisons de Paris. L'ameublement est magnifique ; il y a un ensemble parfait. Ce sont des formes d'anciens meubles et de belles étoffes, de mode il y a de longues années et qui le redeviennent…
Mais il est fâcheux que cette demeure soit située rue d'Angoulême, au coin des Champs-Elysées, ce qui est fort loin…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.236)