"…Notre situation est telle que le roi et le conseil n'ont pas cru qu'elle pût vous être fidèlement représentée par des dépêches, et le gouvernement du roi s'est décidé à vous envoyer M le comte de Flahaut, qui pourra vous faire connaître toute la vérité et la mettre sous les yeux de Sa Majesté britannique. C'est là sa mission ; c'est à vous d'en tirer le parti le plus utile au service du roi et de la France. Il est inutile de vous écrire une longue lettre. M de Flahaut vous dira tout ce qu'il vous importe de savoir…"
Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.28-29)
" L'arrivée de M de Flahaut, qui a pu répondre à toutes mes questions et me dire de bonnes paroles sur le Palais-Royal et sur Paris, m'a fait grand plaisir. Il a trouvé nos affaires de Belgique plus avancées qu'il ne le supposait, et il a déjà pu s'assurer que cette neutralité si péniblement obtenue apparaissait à tous les bons esprits, au milieu de toutes les discussions actuelles, comme la seule solution du grand problème."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.226)
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.488-489)
"J'ai reçu hier le protocole numéro 41 que vous avez eu la bonté de m'envoyer ; sans cette bonté, je ne saurais pas un mot de ce qui se fait, car le ministère ne donne aucune information à son ministre à Berlin. Je trouve que les termes (du protocole) en sont excellents et réparent la position ridicule, embarrassante où nous avait placé le discours du maréchal Soult (Le maréchal Soult avait déclaré que l'armée française resterait en Belgique jusqu'à ce que l'indépendance de ce pays ait été solennellement proclamée et reconnue). Il eût fallu, pour agir conformément à ses paroles, manquer aux engagements les plus clairs et les plus solennels.
Je compte quitter Berlin ce soir pour profiter du congé que le roi m'a donné. Voilà trois semaines que je ne suis pas du tout bien et j'ai besoin aussi d'aller à Paris pour mes affaires. Vous y verrai-je ? Il me semble que vous surtout avez le droit de vous reposer, si, le 10, votre tâche est finie. Vous avez bien raison de dire qu'il n'y a de salut pour nous que dans la paix. La guerre nous livre soit aux étrangers, soit à nos brouillons. Les Polonais servent ces derniers de tout leur cœur et je commence à me détacher d'eux. Ils s'aliéneront, par cette conduite, leurs meilleurs amis. Ils nous font aujourd'hui un crime de nos bons sentiments pour eux. En attendant, leurs armées se flattent d'obtenir de meilleurs termes par la résistance, et je crois qu'ils ne font qu'un peu plus gâter leurs affaires, car, petit à petit, les soldats quittent leurs régiments et retournent chez eux. Il eût mieux valu profiter des bonnes dispositions de Paskiewicz ; mais si le courage est l'attribut de cette belliqueuse nation, on ne peut pas dire qu'elle se distingue par la raison.
On dit que Romarino est entré en Galicie avec dix mille hommes et que l'armée de Modlin fait mine de vouloir se jeter en Prusse. Vous connaissez…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.311-313)
"… Certes, M de Flahaut ne s'attendait pas, à son départ d'ici, de ce qu'il a trouvé fait en arrivant auprès de vous : c'est un brave succès…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.489)
" Il est difficile de ne pas croire que la résistance de cette nation héroïque approche de son terme. Que deviendront ces malheureuses victimes ?… L'Histoire n'offre pas d'exemple d'autant de vertus, de courage et d'infortune…
Je suppose que le gouvernement du roi, après avoir suivi le système d'une rigoureuse neutralité pendant la lutte et avoir évité jusqu'à la plus légère apparence d'une intervention, ne voudra pas refuser des secours aux malheureux qui pourraient en avoir un besoin pressant, lorsqu'ils auront perdu tous leurs biens, et aussi la patrie à laquelle ils les avaient sacrifiés, et je prie Votre Excellence de vouloir bien me dire si elle met des fonds à disposition pour cet usage."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.230)
" Les opinions ne me font rien. Je les respecte, lorsqu'elles sont sincères et je les aime quand elles s'appuient sur une reconnaissance que mon coeur sait apprécier. J'ai été hier voir une pièce de M. Dumas. Elle fait assez d'effet au théâtre. C'est d'ailleurs un bon homme. On m'a raconté qu'il se trouvait dans une sociélé de romantiques. Ces messieurs tombaient sur, Racine, et Dumas leur dit : " Il ne faut pas être si sévère. De son temps nous aurions fait comme lui. " Après cela, je ne puis plus vous offrir rien de comparable. "
Je ne sais point quand on finira pour la Chambre des Pairs. Les ministres ont l'habitude de laisser les hommes et les choses, comme des chandeliers sur une table, longtemps livrés à l'examen et au bavardage de commères. Sur ce point, je dirais volontiers comme La Fontaine : " Je sais bon nombre d'hommes qui sont femmes. " Adieu cher et bon ami, j'irai vous voir, soyez-en bien sûr, car je vous aime bien sincèrement. "
* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.356-357)
"… A Berlin, le roi seul se refuse à faire la guerre ; Flahaut y a fait une pauvre figure…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.329)
" Quant à Flahaut, je néglige ce qu'on dit de son influence - comme je néglige les mêmes insinuations vous concernant."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.227)
" Vos ennemis commentent le fait que Flahaut soit avec vous jour et nuit. Ils expriment leur surprise que l'agent du gouvernement français soit votre ami le plus intime. Ne dédaignez pas cet avertissement."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.226-227)
"Monsieur le comte,
J'ai eu l'honneur de recevoir hier soir quelques instants après le départ de M le comte de Flahaut, votre dépêche du 5 de ce mois…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.59)