Charles de Flahaut donne sa démission, invoquant tout à la fois des motifs de santé et "le désir de contracter des liens qui l'obligeraient à passer en Angleterre une grande partie de sa vie."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.193)
" Je réclame le consentement écrit du père de Mlle Mercer Elphinstone, dûment légalisé…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.193)
" M de Flahaut a jugé bon de m'écrire une très longue lettre où, en se plaignant de vous en termes toutefois fort modérés, il me donne sa parole d'honneur de ne rien entreprendre contre le gouvernement français. Il a bien de la bonté. Je crois vous avoir mandé qu'il comptait au service, et qu'il avait un congé qui expirait au mois d'octobre prochain…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.190)
" Ce matin, j'ai été chez lord Keith et je l'ai trouvé au désespoir de la détermination prise par sa fille d'épouser M de Flahaut ; il en sait, je crois, encore plus de mal qu'on n'en peut dire ; il déshéritera sa fille, mais elle possède 7 000 livres de rente qui paraissent suffire au héros persécuté ou qui prétend l'être pour intéresser davantage. Lord Keith a désiré savoir s'il était exact que M de Flahaut dût avoir de sa mère 2000 louis de rente. J'ai répondu qu'il pouvait sans m'étonner avoir beaucoup davantage, mais que j'ignorais absolument ce que pouvait être sa fortune. Lord Keith m'a demandé si M de Flahaut était conservé au service du roi et s'il était libre de retourner en France pour y vivre. J'ai dû encore le laisser dans le doute à cet égard puisque le mien n'a pas été dissipé. Le vieil et noble amiral m'a parlé, les larmes aux yeux, du chagrin de voir sa fille entre les bras d'un homme qui fait profession du plus vif, du plus tendre attachement pour Bonaparte et qui regrette de ne l'avoir pas suivi à Sainte-Hélène. Cette franchise, si la bienveillance de l'amiral ne l'exagère pas, prouverait aussi le projet de se fixer en Angleterre et en changeant de religion d'assurer un grande existence à ses enfants, tout en prêchant la révolte contre le roi et l'amour pour Bonaparte."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.188-189)
" Le mariage de M de Flahaut devient chaque jour plus probable - je le crois même certain - . Je savais quelle protection (Talleyrand) l'avait écarté de la liste sur laquelle son nom devait occuper une des premières places. Je l'avais su à Lyon fort embarrassé et attendant un passeport anglais pour se rendre à Londres, où je l'ai trouvé sans lettre du ministre pour l'ambassadeur. Cette position ne m'avait pas semblé de nature à me faire désirer un rapprochement… Rien dans sa conduite n'annonçait un serviteur du roi. C'est depuis que l'espoir du mariage est devenu plus probable que M de Flahaut a un peu changé de conduite et de propos. Cet homme m'embarrasse beaucoup ici…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.190)
La démission est acceptée.
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.194)
" Je suis bien fâché, monsieur le marquis, pour M l'amiral Keith que M de Flahaut épouse sa fille, mais si cela pouvait le décider à rester en Angleterre, même en changeant de religion, je vous avoue que je m'en consolerais. Comme il n'est sur aucune liste, il serait bien difficile de l'empêcher de venir en France, s'il en avait envie, aucune loi ne l'excluant. Je crois qu'il compte encore dans l'armée, mais je n'en suis pas sûr, le duc de Feltre (Clarke), à qui j'en ai écrit, ne m'ayant pas encore répondu sur ce sujet…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.189)
"Quoique par sa naissance et sa fortune, elle pût prétendre aux plus grands partis de l'Angleterre, elle a préféré un étranger malheureux. Sa famille n'a pas vu notre mariage d'un œil favorable, ce qui, vu le parti que j'ai pris et les préjugés anglais contre les étrangers, ne vous étonnera pas. Mais je mettrai tous mes soins à détruire les impressions fâcheuses qu'elle peut avoir contre moi, à leur prouver que mon pays, quoiqu'il ne soit pas connu pour cela, peut aussi produire de bons maris."
Dans l'entourage de l'Empereur (Emile Dard / Plon / p.43)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.194)
lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)
" ... J'ai éprouvé de grandes ingratitudes. Mon âme a été blessée, mais je ne suis pas devenue misanthrope, car j'aime encore les gens que je ne connais pas, (Comme le fait judicieusement remarquer l'éditeur distingué du Portefeuille de la comtesse d'Albany, M. Pélissier, ces expressions dénotent une amertume bien rare chez l'indulgente Mme de Souza, amertume dont on rencontre déjà la trace dans une lettre de 1815 citée plus haut.) et le malheur me retrouverait-avec le même zèle pour le servir. Cependant je me suis retirée du monde. Je vis avec d'anciens amis qui ont vu par eux-mêmes ma conduite, et, si vous aviez été ici, je suis bien convaincue que je vous aurais vue et verrais tous les jours. Quand les Écossais viendront voir leur reine légitime, (On sait que la comtesse d'Albany était la veuve du dernier des Stuart) je m'en rapporte à votre bonté pour faire à Néné autant d'amis que vous aurez de connaissances. On a fort irrité son beau-père. Moi qui tâche avant tout d'être juste, je trouve très simple qu'il ait regretté que sa fille n'épousât point un Anglais. Mais une fois le mariage fait, je désirerais qu'il rendît justice à mon Charles et qu'il lui accordât son estime, si même il prive sa fille de sa fortune, (Dans la même lettre à Mme d'Albany, Mme de Souza affirme que c'est Flahaut lui-même qui avait refusé par désintéressement tout avantage pécuniaire offert par lord Keith à sa fille pour son mariage.) ceci entre vous et moi, car je m'interdis absolument de prononcer même le nom de lord Keith. Charles a eu une vie toute honorable ; son âme est noble et pure ; il rendra sa femme très heureuse, et j'aurais voulu que lord Keith entendit mon mari, disant : " Mon beau-fils n'a jamais été pour moi un quart d'heure autrement que je n'aurais désiré qu'il fût. " Enfin je désire vivement cette réunion, mais je m'interdis toutes démarches là-dessus, car il n'y a que des impartiaux et des indifférents qui puissent influer sur un vieillard. (Lord Keith était né en 1745.) entêté et passionné, rempli d'ailleurs de préjugés contre un mari français.
* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.311-312)
" Le temps qui quelquefois est un grand brouillon, souvent aussi arrange les choses qui paraissent les plus difficiles. Ce mariage l'était beaucoup ; mais l'époux et l'épouse ont prétendu savoir ce qui leur convenait mieux que les indifférents, et les voilà unis jusqu'à la mort."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.194)* lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)