"J'ai été chez Mme Alexandre Potocka qui m'a reçu avec une bonne et franche amitié. Elle a été à merveille et vous auriez été parfaitement contente, je vous l'assure. Il y a une autre amie à moi, ici, mais je ne la verrai pas. Ce n'est pas par rapport à moi, ni à elle, mais toutes mes actions, mes pensées n'ont qu'un but. Si je l'obtiens, ma vie sera remplie."
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.98)
Morny, un voluptueux au pouvoir (Rouart / Gallimard / p.63)
" Ma chère amie, la tête me tourne. Depuis huit jours on annonçait une grande bataille et je ne vivais pas. Cela ne m'a pas empêchée de penser à vous... Charles est sain et sauf de cette bataille, (La bataille de la Moskowa, gagnée par l'Empereur, le 7 septembre 1812) et j'en remercie Dieu de tout mon coeur, car elle a duré dix heures. Mais je crains qu'il n'en faille une autre avant Moscou. L'Empereur a été, comme toujours, victorieux sur tous les points ; aussi n'est-ce que pour les individus que l'on tremble. "
" Ma bonne, ma chère amie, priez pour moi, car je suis bien malheureuse, et aimez-moi, car je vous aime de toutes les affections de mon âme, je n'ai pas la force d'écrire davantage. "
* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.276)* lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)
" Imaginez, ma très chère, que dans l’affaire du 25 juillet, une balle est venue de biais et, tirée à dix pas, lui a coupé son aiguillette en quatre morceaux sur le sein droit, déchiré son habit, sans que sa chemise fût effleurée, puis s’en est allée Dieu sait où. "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.100)* lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)
" Ma bonne et chère amie, vous apprendrez avec plaisir que mon fils est nommé aide de camp de Sa Majesté l'Empereur. Je l'attends à toute minute et vous jugez de ma joie. Oh! mon Dieu, que je serais heureuse que le premier repas qu'il prendra chez moi fût avec vous et à l'un des petits dîners que vous aimiez ! Voilà une bien belle place et qui excitera bien des jalousies ; notre enfant aura à se faire pardonner son succès par les envieux et à le mériter vis-à-vis de l'Ernpereur.
" Du reste tout le monde dit du bien de lui, et vraiment il s'est fait estimer et aimer dans cette campagne. Il est tout mon bonheur.
" Mais quand donc nous reviendrez-vous ? On parle (c'est -à-dire à Paris) du départ de l'Empereur au mois de mars ; vous ne serez sûrement pas ici, mais, au moins, y penserez-vous pour que je vous donne mes premières roses ? "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.106)* Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.278-279)* lettre intégrale (le portefeuille de Madame d'Albany, par Léon-G Pélissier)
La Comtesse d'Albany Lettres inédites de Madame de Souza (et d'autres...)(Le Portefeuille de la comtesse d'Albany : 1806-1824, par Léon-G. Pélissier)avec l'autorisation de
Les annotations (en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier ; "Néné" est le surnom que Mme de Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils ; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits en rouge ; l'orthographe ancienne est respectée.
lettre de Madame de Souza à la comtesse d'Albanyle 28 octobre 1812
[Ma bonne, ma chère amie, j'ai reçu votre portrait avec une reconnoissance et un plaisir sensible. La voisine le trouve charmant ; tout le monde se récrie sur ce bonnet, ce schall faits d'une manière admirable. On trouve ma bonne amie un peu sérieuse, mais on dit : "C'est sa faute", et tout le monde admire le pinceau de M Fabre, et ses chaires si admirables. Enfin, je suis bien contente, et je le remercie et vous aussi de tout mon coeur. Votre portrait sera près de mon fauteuil, et ne me quittera jamais], ma bonne, mon excellente amie.
J'ai des nouvelles de Néné jusqu'au 8. Il se portoit bien. Cependant, il avait eu un peu de goute. Quel éloignement, ma chère ! Et quand je pense que, lorsqu'on parlera de retour, il faudra se dire : "Dans un mois nous nous reverrons !" C'est une terrible chose. J'espérois que M de Corsini m'auroit apporté une lettre de vous, mais vous n'avez pas voulu que ma joie fût complette.
[La casa vous offre ses respectueux et tendres hommages. Chacun a pris, tourné, examiné, envié votre portrait, et tout le monde m'a chargé de complimenter M Fabre et de remercier mon excellente amie.]
J'attends votre jeune personne. Je feroi ce que je pourroi pour lui être utile, mais dans l'hiver l'herbe est courte partout ; et notre soleil est dans son tour du monde. Je sais que la bonne personne (Joséphine n'était rentrée à la Malmaison que le 25 octobre, retour de Prégny et de Genève et était fort inquiète des conséquences de la conspiration Malet.) à laquelle vous voudriez que je la recommandasses fait des réformes au lieu d'augmentation. La dame du lundi sera un peu embarrassée de ses phrases sentimentales, que je dirai bien à la petite (Cette petite, victime des phrases sentimentales dont il a déjà été question ailleurs, n'est pas la même que la jeune personne citée plus haut. Ces allusions sont fort obscures.) de paraître toujours croire au pied (Manus. péied) de la lettre.
Laneuville vient aujourd'huy chercher votre portrait et j'ai là votre lettre pour lui lire vos instructions.
Adieu, ma bonne, ma chère amie, je vous aime avec une tendresse que je ne puis vous exprimer ; mais je suis triste de voir toutes mes affections si loin de moi, et la vie se passe, comme cela. Ne pensés-vous pas, fût-ce dans le lointain le plus éloigné, ne pensés-vous pas à me revenir.
Adieu, ma bonne amie, dites-moi un seul mot sur ce retour, dont je ferai ma seule espérance. Votre sénateur Venturi est un peu lourd. Je le crois menacé d'une appoplexie phisique, la morale est frappée depuis longtems. Il est même sur ce point en paralisie complette, et s'il se réveille de tems en tems, c'est pour se lever et s'aller regarder dans une glace.
[Encore mille remercimens à vous, mon excellente amie, et à M Fabre. Nous avons bu à votre santé, à la sienne, le lendemain de l'arrivée du portrait dans la maison ; mais c'est à votre retour que j'aurois bu à en perdre un peu la raison, si vous m'aviés désigné cet heureux jour.]
" Je ne pourrai jamais vivre sans ma tante [Hortense] et toi. Fais-lui faire un petit cachet, gravé d'une feuille d'aloès, avec autour cette devise : "Praemium aevi aurea dies - Un jour d'or est la récompense d'un siècle d'attente.""
* Morny, un voluptueux au pouvoir (Rouart / Gallimard / p.43)* Connaissez-vous la reine Hortense ? (Jules Bertaut / Bloud & Gay / p.84)
" Merci pour ce que tu me dis de sa petite fille... Mes affections se limitent à quelques personnes, trois ou quatre, toi comprise. "
* La reine Hortense (Françoise de Bernardy / Perrin / p.217)
" Es-tu contente de ce poulet, ma chère maman ? (il venait d’être nommé général de brigade et premier aide de camp du général Berthier). "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.105)
" Cette marque de faveur (Napoléon l’invita à déjeuner) m’a fait grand plaisir.
Je ne peux imaginer position plus enviable (devenir aide de camp de Napoléon). "
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.101-102)
"Tout ce que tu me dis de ma petite nièce [Auguste] me touche. Malgré tout ce que tu me dis du plaisir que te procure ce goût pour les enfants, il y a trop d'inconvénients (…) Comment te refuserais-je ce plaisir, si je ne croyais pas que c'est une nécessité (…) J'aimerais beaucoup faire ce que tu souhaites, mais je crois qu'il faut attendre encore un peu (…) Tout le monde ne sait pas le degré de parenté et d'intérêt qui t'attache à lui et on peut supposer et inventer des rapports auxquels la méchanceté serait charmée de donner de la publicité."
Morny, un voluptueux au pouvoir (Rouart / Gallimard / p.58-59)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.134)