"Je savais la grande passion qu'il avait inspirée à une de mes compatriotes les plus distinguées (…)
Ses réponses furent du meilleur goût, sans aucune jactance ;
" Charles de Flahaut ! Ce nom ne m'était pas inconnu. J'avais entendu parler de lui comme d'un homme très séduisant qui avait inspiré une grande passion à l'une de nos compatriotes les plus distinguées. Je baissai la tête, décidée à n'être point vue ; mais un son de voix comme jamais je n'en avais entendu vint ébranler cette résolution, et je levai les yeux pour voir quelle figure pouvait avoir un homme qui parlait si harmonieusement. C'est, je crois, la seule personne qu'il me soit arrivé d'écouter avant de la regarder.
Charles avait vingt et un ou vingt-deux ans. Sans être régulièrement beau, il avait une figure charmante. Son regard était voilé d'une mélancolie qui semblait trahir une peine secrète. Ses manières étaient élégantes sans fatuité, sa conversation spirituelle, ses opinions indépendantes. Jamais personne n'a mieux réalisé l'idée qu on se fait d'un héros de roman et d'un preux chevalier. Aussi sa mère s'en est-elle servie comme type qu'elle a reproduit sous différents noms dans ses délicieux romans. Il entendait l'art de la conversation en véritable Français, n'épuisant jamais l'intérêt, passant d'un sujet à l'autre sans brusquerie comme sans lenteur. Vers la fin de la soirée, sa causerie m'entraîna. Je crus m'apercevoir qu'il m'écoutait avec plaisir, et j'avoue que j'en fus flattée. "
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.58)
Morny, un voluptueux au pouvoir (Rouart / Gallimard / p.39)
Le Duc de Morny (Loliée / Emile-Paul / p.21)
Madame de Souza et sa famille (baron André de Maricourt / Emile-Paul frères / p.245)
Hortense de Beauharnais (Françoise de Bernardy / Perrin / p.182)