"... D'après ce que j'ai appris, dès que les escadres paraîtront devant la Vera-Cruz, un parti considérable au Mexique est prêt à s'emparer du pouvoir, à convoquer une Assemblée nationale et à proclamer la monarchie. On m'a demandé confidentiellement, dans ce cas, quel serait mon candidat. J'ai déclaré que je n'en avais aucun, mais que, le cas échéant, il faudrait choisir un prince animé de l'esprit du temps, doué d'assez d'intelligence et de fermeté pour fonder, dans un pays remué par tant de révolutions, un ordre des choses durable, qu'il faudrait enfin que ce choix ne blessât pas les susceptibilités des puissances maritimes, et j'ai mis en avant le nom de l'archiduc Maximilien. Les qualités du prince, son alliance par sa femme avec le roi des Belges, lien naturel entre la France et l'Angleterre, le fait d'appartenir à une grande puissance non maririme, tout cela m'a paru répondre à toutes les conditions désirables. En moi, de mon côté, je l'avoue, j'ai cru qu'il était de bon goût de ma part de proposer, comme candidat éventuel, un prince appartenant à une dynastie avec laquelle j'étais récemment en guerre".
Revue Napoléon III n° 9 (janvier à mars 2010)
La guerre du Mexique
19 octobre 1861 | Napoléon III à Charles de Flahaut | proposition de Maximilien comme roi
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