"L'Empereur et M Thouvenel, dit-il, sont bien ennuyés des rapports avec L'Angleterre. Palmerston et John Russel nous créent des difficultés partout et avec une mauvaise foi et une perfidie indigne d'eux ; on les rencontre partout, excitant contre nous, en Syrie, en Allemagne, à Constantinople ; Persigny n'est plus bon à rien. Il est tour à tour trop violent ou trop caressant. Jamais de mesure ni de dignité. Il veut revenir au pouvoir, disant que ses affaires sont dérangées et que son ambassade lui coûte trop cher. Il demande une augmentation de 50 000 francs, ce qui ferait 350 000 francs et son loyer payé. On a fait la dernière des choses en achetant la maison. S'il menace de s'en aller, Thouvenel ne serait pas éloigné de le prendre au mot dans l'intérêt de nos rapports. Il voudrait avoir là quelqu'un de sérieux, de digne, de mesuré ; il m'a dit : "Croyez-vous que, le cas échéant, M de Flahault voudrait accepter ce poste ?" Je lui ai répondu que j'en doutais, à moins peut-être que ce fût un acte de dévouement à la paix publique, à l'Empereur et à la France. "Du reste, a-t-il ajouté, s'il acceptait, il devrait compter que jamais je ne sacrifierais sa dignité ni son honneur en lui faisant tenir un langage contraire à la vérité. J'aurais plus de soin de sa dignité que de la mienne propre." Il est impossible de s'exprimer sur vous avec plus de déférence."
Morny, l'homme du second empire (Dufresne / Perrin / p.308)
Morny et son temps (Parturier / Hachette / p.202)
Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.337)