Broadlands, samedi 3 janvier 1852 | Lady Palmerston à Madame de Flahaut | renvoi de Palmerston

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Contenu de la correspondance

Ma chère comtesse de Flahaut,
Je vous suis très reconnaissante de votre bonne lettre, et à M de Flahaut de ses explications ; c'est très aimable de sa part d'avoir tenu à me les donner. Mais nous n'attachons jamais aucune importance aux récits des journaux et nous les considérons toujours comme inventés si nous n'avons pas d'autres raisons de les croire vrais.J'ai été très contrariée par cette extraordinaire affaire (la chute de Palmerston), plus pour des raisons d'ordre public que privé, je vous assure, car j'estime que cette sorte d'esclandre à propos de rien est tout à fait nuisible à Lord John et au parti whig. Je sais que Palmerston est absolument exempt de tout blâme quel qu'il soit ; et par conséquent, lorsque le Parlement rouvrira, il prouvera lui-même qu'il est à l'abri de toute accusation même la plus légère, comme il l'a prouvé à propos de la question grecque ; mais le sentiment de triomphe que l'on éprouve à se défendre de ses ennemis devient une source de chagrin quand on doit prouver à un vieil ami comme Lord John qu'il a entièrement tort. Je dois dire que je n'ai jamais été plus peinée que par sa conduite et que je la regarde comme un des actes les plus inconsidérés et imprudents qu'il ait jamais commis à ma connaissance. C'est peut-être l'opinion d'une péouse, toutefois, et c'est pourquoi je ne m'attends pas à ce que vous fassiez confiance à mes paroles, mais je pense que tout s'expliquera au Parlement lorsqu'il siègera à nouveau.Je suis certaine que le cher Lord Lansdowne aura été vivement contrarié par ces circonstances, quel que soit pour lui celui qui mérite un blâme, et je suis navrée qu'il en soit tourmrnté de toute façon.Croyez-moi, chère Mme de Flahault, très sincèrement vôtre :
E. Palmerston.
Quel triomphe a remporté le Président ! Les Valeskys [sic] sont enthousiasmés de ce résultat et de la belle cérémonie à Notre-Dame.

Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.224-225)