Je n'ai jamais pensé à vous dire mon étonnement d'avoir rencontré, le jour où je dînais chez la princesse Mathilde, et installée là comme dame de compagnie à la place de la vieille baronne allemande, devinez qui ? ... Mme Desprey qui précéda Mlle Luzy chez l'infortunée Mme de Praslin. (Quelques années plus tôt, la société parisienne avait été vivement émie par l'assassinat de la duchesse de Praslin et le suicide consécutif de son mari. Bien que le mystère de la double tragédit n'eût jamais été éclairci, on pensait généralement qu'elle avait eu pour cause une liaison illicite entre le duc et Mlle Deluzy-Desportes, alors gouvernante de ses enfants.). Quel choix ! Il est vrai que c'est toujours comme ça ici. Le niveau a baissé de façon écoeurante.J'aurais aimé savoir à temps que vous partiez pour Esher, car je vous aurais écrit une lettre que vous auriez montrée. Il n'est pas possible de jouer jeu plus inepte que cette dame (La duchesse d'Orléans). Elle est en train de gâcher complètement l'avenir de son fils...Je dîne aujourd'hui chez le Président avec Lady Douglas, qui est en instance de départ pour l'Allemagne. Ici les choses empirent de jour en jour...On me dit que l'armée est très bien disposée.
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.154-155)
toute la correspondance échangée entre Charles de Flahaut et sa femme Margaret Mercer Elphinstone