Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
10 février 1814
Je t'envoie la lettre de l'Empereur à l'Impératrice et la réponse de notre mère ; je ne comprends rien à tout cela... Au reste, la paix se fait, car on en parle beaucoup ; cela ne nous empêchera peut-être pas d'être pris à Paris mais tout cela sera décidé dans peu de jours. Ce qui prouve bien que l'Empereur ne comptait pas sur toi pour revenir en France, c'est que, d'après sa lettre, il dit ne t'avoir ordonné de quitter l'Italie que quand le roi de Naples lui déclarerait la guerre et cette guerre, à laquelle il devait bien s'attendre depuis si longtemps, je parie qu'il s'est toujours fait illusion et ne l'a pas crue possible... Il est vrai qu'il est plus pénible de voir des torts à ceux qu'on a beaucoup aimés.
Tes proclamations sont à merveille et tu ne dois jamais envier ton voisin victorieux et puissant. Tu vas te trouver dans un grand embarras. Suis ta tête, elle te fera mieux juger ce qu'il faut faire étant de près et je suis sûre que tu suivras toujours ton coeur en faisant ce qui sera le mieux pour l'Empereur et qui lui-même ne pourra jamais en douter. Comme c'est là la seule récompense que tu attends, il serait pénible de ne pas l'obtenir.
Hortense
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène | 10 février 1814
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