Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
22 novembre 1812, Paris
Il fait un froid terrible et cela me fait trembler pour vous. Mon Dieu ! comme vous devez être mal là-bas ! Il me tarde d'avoir de tes nouvelles, de savoir qu'il n'y a plus moyen de se battre et que vous êtes aussi bien que possible. Tout le monde dit ici que l'Impératrice va partir ; comme cela va encore tout attrister ici ! Vous feriez bien mieux de revenir.
L'Impératrice Joséphine se porte à merveille. Moi, j'ai toujours ma fièvre mais je commence à m'y habituer. Je vais payer mon contingent en recevant du monde. Paris est triste et, sans doute, cela conviendra à l'Empereur. Il n' y a pas à penser aux bals cette année mais je donnerai de la musique et puis on se réunira, l'on achètera des robes pour cela et c'est tout ce qu'il faut. Clopin-clopant, je ferai ce que je croirai devoir faire pour le bien et, aussitôt l'hiver passé, je prends la clef des champs et je vais m'occuper de ma pauvre santé.
L'Impératrice Joséphine est enchantée d'un article du Journal de l'Empire et dit que cela vient de l'Empereur. Dieu le veuille car cela nous rendrait bien heureuse qu'il fasse dire autant de bien de toi.
Hortense
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène | 22 novembre 1812, Paris
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