Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
13 novembre 1812, Saint-Leu
Il y a bien longtemps que je n'ai reçu de tes nouvelles. J'espère que tu te portes bien, mais j'aimerais à en être plus sûre.
Vous devez connaître à présent notre aventure de Paris. Tout le monde est bien inquiet de savoir comment l'Empereur la prendra. Tout en riant de la police, on s'intéresse à elle et l'on croit que l'Empereur ne sacrifiera pas des gens qui lui sont dévoués Je ne te parle pas des calembours car ce qui jette du ridicule est toujours nuisible et ils sont tous bien tourmentés.
Le dernier bulletin a jeté l'alarme. Nous autres, gens d'esprit, nous pensons bien que vous vous préparez à un mouvement rétrograde qui est bien sage. Mais les "on dit" ont fait penser à beaucoup de monde que l'Empereur était peut-être mort. Chacun en demande des nouvelles et, sans le croire, cela jette un peu d'inquiétude sur les personnes qui ne sont pas à portée des nouvelles. Moi, je répète ce que l'Impératrice m'a dit, que l'Empereur lui mandait qu'il espérait la voir bientôt. Pourvu que cela soit ici ! Cela nous rendra bien heureux mais, s'il la fait venir à Varsovie, nous passerons un hiver qui sera d'un triste effrayant.
Malgré ma pauvre santé, on me parle déjà de recevoir. Si cela convient à l'Empereur, sûrement je le ferai. Mais je retarde autant que possible pour en être sûre et pour me reposer.
Si tu trouves le moment de faire agréer mes respects à l'Empereur, tu me feras plaisir.
Hortense
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène | 13 novembre 1812, Saint-Leu
Toutes les correspondances de l'année
Contenu de la correspondance