Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène | 24 octobre 1812, Saint-Leu

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Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
24 octobre 1812, Saint-Leu
Aujourd'hui, mon cher Eugène, tout est très calme à Paris. L'on faisait courir le bruit depuis plusieurs jours que les princes d'Espagne s'étaient enfuis mais tout cela est faux. L'on disait aussi qu'il y avait une flotte anglaise qu'on avait vue à Calais. Tu juges qu'une affaire comme celle d'hier fera faire bien des contes, mais il n'y a aucun lieu de craindre la moindre chose car, ces chefs pris, tout est fini. C'est le chef de la police Laborde qui a arrêté le général Malet, Regnaud est venu après, y a ajouté les menottes et s'en donne les gants. Au reste, tout le monde s'est très bien conduit. Tous les honnêtes gens faisaient le projet, si cela avait réussi, de se réunir auprès du roi de Rome : les officiers de l'Impératrice Joséphine et les miens en avaient déjà fait le projet. Heureusement Saint-Cloud a été très calme et l'on voit ce que c'est que le nom de l'Empereur puisqu'on s'en servait même pour agir. Je pars pour Saint-Cloud. Je n'ai que le temps de t'embrasser. Notre mère arrive ce soir ou demain.
Hortense

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