Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
28 avril 1809 , Strasbourg
Nous venons de recevoir ta lettre, l'Impératrice et moi, mon cher Eugène ; elle nous afflige parce que nous craignons que tu ne te fasses du chagrin, et tu aurais bien tort : l'Empereur ne peut pas être fâché que tu n'aies pas été le plus fort ; tu auras bien fait ce que tu dois faire ; ainsi cela suffit. Ce que je te recommande bien, c'est de ne pas t'exposer ni perdre courage.
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Nous sommes à Strasbourg, attendant toujours avec impatience des nouvelles ; tu sais déjà celles d'Allemagne ; mais les ennemis ont tant de troupes que cela fait toujours trembler. Cependant en voilà au moins une soixantaine de prises ; le pays de Cassel vient de se révolter ; le roi de Westphalie nous envoie la Reine ici, et, comme il n'a pas de troupes, je ne sais trop comment il va faire.
Quand je suis partie de Paris, on craignait que l'expédition anglaise ne soit pour Livourne. Cela serait terrible pour toi ; enfin il faut esperer dans l'étoile et le génie de l'Empereur, car nous sommes vraiment dans un moment de crise et nous en avons déjà tant passé que cela sera encore de même cette fois.
Adieu, mon cher Eugène, attends bien que toutes les forces soient réunies pour te battre, je t'en prie, et, surtout, ménage-toi bien et ne t'attriste pas car c'est ce qui nous fait le plus de peine. L'Impératrice me charge de te dire qu'elle técrira demain ; elle t'embrasse ainsi que moi.
Mes enfants sont avec moi ; ils se portent à merveille.
Hortense
P.S. Nous n'avons pas de nouvelles de l'Empereur depuis le 23, après la bataille de Ratisbonne où on avait fait trente mille prisonniers, quatre mille chariots attelés, des canons et des drapeaux. A ce qu'il paraît, cette armée allait rejoindre celle de Bohême, mais, heureusement, l'Empereur l'a empêchée et détruite.
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