" Vous voilà donc au but : ce n'est pas sans peine. Ce sera un bien grand résultat que d'être parvenu à maintenir la paix au milieu de toutes ces révolutions et ces déchirements. Qui aurait pu croire que le royaume des Pays-Bas, cette œuvre de la Sainte-Alliance, hostile à la France, pût être anéantie sans une guerre générale ? Il fallait toute votre habileté. Vous avez été bien servi par le ministère actuel ; amis auparavant, vous n'avez pas été sans difficultés partant d'ici. Mais vous voilà au port ; car je ne crois pas à une véritable opposition, ni de la Hollande, ni de la Belgique. On a envoyé hier le maréchal Gérard à Bruxelles, pour bien dire qu'il n'y avait aucun appui à attendre d'ici pour une résistance aux conditions stipulées. On avait songé à m'y envoyer ; mais Gérard vaut infiniment mieux et aura une voix bien plus puissante.
La loi sur la pairie a été votée par les députés à une majorité de trois cent quarante-six voix ; il n'y a guère moyen de résister à une manifestation aussi prononcée. Cependant, on ne sait pas encore ce que feront les pairs. Des folies, je présume…"
* Mémoires (Talleyrand Tome 4 / Jean de Bonnot / p.347)
19 novembre 1831| Le comte de Flahaut au prince de Talleyrand | tâche accomplie
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