Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
25 octobre 1806, Mayence
L'Empereur est sans doute déjà à Berlin, mon cher Eugène ; les nouvelles que nous t'envoyons disent qu'il devait y aller ; le roi de Prusse veut la paix. L'Empereur fait venir M. de Talleyrand, il part lundi ; ainsi j'entrevois encore une espèce de bonheur ; mais je n'ose pas encore m'y fier ; j'ai été si souvent trompée, que je n'ose plus faire de projets.
Croirais-tu que, malgré tout cela, je suis triste ? Je me vois bientôt sur le chemin de La Haye qui n'est pas gai de ce temps-ci et, si j'ai joui d'un peu de tranquillité depuis que je suis ici, ce n'aura pas été long ; cependant je ne suis pas assez égoïste pour désirer que cela dure plus longtemps. J'espère enfin que ces fêtes, après lesquelles nous avons si longtemps soupiré, arriveront ; il faut que j'aie toujours un point comme cela pour supporter avec patience l'ennui que j'éprouve souvent.
Adieu, mon cher Eugène, je t'aime et t'embrasse de tout mon coeur. Mille choses à ta femme.
Hortense
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène | 25 octobre 1806, Mayence
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