"Est-il besoin d'affirmer que ces dames (Mme de Jumilhac, Mme Alexandre de Girardin, Mme de Flahaut) étaient toutes également exemplaires. Je n'ai pas ouï-dire que la malignité publique se soit jamais exercée bien sérieusement sur leur compte. Elles étaient toutes mariées, positivement mariées; leurs maris étaient vivants, parfaitement vivants. Mais chose singulière, à l'exception de M de Flahaut, l'ombre d'un époux n'est à ma connaissance apparu dans leurs salons qu'à de bien rares intervalles, par hasard, comme à la dérobée et jamais à la lettre, chez quelques-unes…"
"Sa qualité d'étrangère (Mme de Flahaut) lui permettait d'attirer chez elle des personnes qui ne se seraient pas aussi rencontrées ailleurs. Les concerts et les bals qu'elle donnait fréquemment grâce à sa grande fortune, étaient fort recherchés. Le faubourg Saint-Germain était loin de lui tenir rigueur. M de Flahaut, malgré son passé impérial et ses liaisons actuelles avec le groupe de La Fayette et de Casimir Périer, passait avec raison pour un homme de la meilleure compagnie et un très agréable maître de maison. Il attirait volontiers chez lui la jeunesse de tous les camps et donnait des fêtes dont il faisait particulièrement les honneurs au duc de Chartres, fils aîné du duc d'Orléans et alors colonel d'un régiment de chasseurs… Dans ce petit cercle de familiers on remarquait parmi les plus favorisés : Charles Laffitte, les Montebello, Achille Fould, Walewski et Morny. C'était un cénacle et comme une quintessence de gens à la mode… MM de Morny et Walewski… avaient tous les deux des manières distinguées et gracieuses. Ils étaient sans apprêt, doués d'un air comme il faut qui était chez eux comme un don natif."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.214-215)
1829 | D’Haussonville | salons
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