"La maison de Lady Keith est délicieuse ; on y cause, on y chante, on y joue au whist et, comme Flahaut connaît tout le monde, on y rencontre les gens les plus curieux en même temps que les plus agréables ; sa popularité est telle que chacun est enchanté de venir chez lui. Je crois que Lady Keith est déjà plus appréciée ; elle le mérite car elle est très polie, très raisonnable et toujours prête à ouvrir sa maison, mais ses manières sont rudes, et il est visible que les Français viennent pour lui et non pour elle. Quelques-unes des élégantes la traitent avec une négligence qui me fait bouillir. L'autre soir, j'ai été chez eux à une petite réunion d'une douzaine de personnes ; une de ces impertinentes est arrivée ; elle a serrée la main de Flahaut, m'a fait une profonde révérence, adressé quelques propos aimables et s'est assise en tournant le dos à Margaret. C'était tellement souligné que celle-ci a eu le bon sens d'éclater de rire. La belle s'est retournée et excusée, tandis que Margaret me faisait signe, comme pour me dire : "Qu'est-ce que je vous disais ?" Je crois que Mme Boni de Castellane a eu honte d'elle-même…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.210-211)
8 octobre 1827 | Lady Granville | Lady Keith méprisée
Toutes les correspondances de l'année
Contenu de la correspondance