Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
9 septembre 1805 , Saint-Amand
On fait bien des nouvelles, mon cher Eugène. On dit que tu as sous tes ordres en Italie les maréchaux Masséna et Jourdan ; l'Empereur commande sur l'Inn ; toutes les armées qui étaient sur les côtés sont commandées de même ; seulement elles viennent toutes sur le Rhin. Ecris-moi si cela est vrai pour ce qui te regarde.
Maman est à Malmaison avec l'Empereur. On dit qu'ils partiront bientôt pour Strasbourg. Je dois rester encore quinze jours ici, ce qui est bien triste, car j'ai bien peur de ne plus retrouver maman à Paris et il y a bien longtemps que je ne l'ai vue. On dit que les eaux lui ont fait du bien ; je parle comme tu vois toujours par "on dit", car elle ne m'écrit pas plus qu'à toi. J'avais un peu hérité de cette paresse, mais, depuis que mon cher Eugène est loin de moi, on ne peut plus me reprocher ce défaut : j'ai trop besoin de ses réponses pour ne pas lui écrire souvent.
Adieu, mon cher frère. Si nous restons encore longtemps dans ce vilain pays, j'ai peur d'avoir le spleen ou les fièvres, car le pays est triste et malsain.
Hortense
PS. L'Empereur à écrit à Louis pour lui dire qu'il désirait, ne pouvant faire la guerre à cause de sa santé, qu'il prît le gouvernement de Paris. Je ne sais pas ce qu'il en résultera, car cela ne fait pas grand plaisir à Louis, et je n'en entends plus parler.
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène 9 septembre 1805 , Saint-Amand
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