2 mai 1817 | Osmond au duc de Richelieu | calomnies

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Contenu de la correspondance

" Je voudrais que la conversion de M de Flahaut fût aussi certaine que son mariage est assuré ; mais Miss Mercer se gardera bien de le pousser dans la ligne de ses desseins ; cette personne, qui borde la trentaine, depuis longtemps maîtresse de sa fortune, a de l'esprit, elle avait pris sur la princesse Charlotte une influence que dirigeait l'opposition en la flattant du rôle de favorite à la mort prochaine du régent, qu'elle voulait séparer entièrement de sa fille. Depuis le mariage, le prince de Cobourg a eu le bon esprit de rompre cette liaison ; la princesse reconnaît aujourd'hui la mauvaise tête d'une ancienne amie qu'elle n'approuve plus en rien ; mais Miss Mercer est soutenue par l'opposition, qui ne lui inspirera pas le désir de remettre M de Flahaut dans le bon chemin ; je croyais qu'il s'en rapprochait et j'ai des motifs de changer d'avis. Finalement, que dois-je faire avec ce monsieur ? S'il est au service du roi, s'il a un congé, il n'a qu'à me remettre une lettre du ministère des Affaires étrangères et le voilà sous ma protection. A cause de son mariage ou pour un autre motif, voudrait-il être présenté, je ne pourrais pas le refuser et je suis certain que cela fera bien de la peine au prince, qui a un égal éloignement pour ce ménage. Dites-moi, je vous prie, ce qu'il faudra répondre quand l'impudence de M de Flahaut réclamera les bons offices d'un ambassadeur du roi…"
 
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.191)