" Ce matin, j'ai été chez lord Keith et je l'ai trouvé au désespoir de la détermination prise par sa fille d'épouser M de Flahaut ; il en sait, je crois, encore plus de mal qu'on n'en peut dire ; il déshéritera sa fille, mais elle possède 7 000 livres de rente qui paraissent suffire au héros persécuté ou qui prétend l'être pour intéresser davantage. Lord Keith a désiré savoir s'il était exact que M de Flahaut dût avoir de sa mère 2000 louis de rente. J'ai répondu qu'il pouvait sans m'étonner avoir beaucoup davantage, mais que j'ignorais absolument ce que pouvait être sa fortune. Lord Keith m'a demandé si M de Flahaut était conservé au service du roi et s'il était libre de retourner en France pour y vivre. J'ai dû encore le laisser dans le doute à cet égard puisque le mien n'a pas été dissipé. Le vieil et noble amiral m'a parlé, les larmes aux yeux, du chagrin de voir sa fille entre les bras d'un homme qui fait profession du plus vif, du plus tendre attachement pour Bonaparte et qui regrette de ne l'avoir pas suivi à Sainte-Hélène. Cette franchise, si la bienveillance de l'amiral ne l'exagère pas, prouverait aussi le projet de se fixer en Angleterre et en changeant de religion d'assurer un grande existence à ses enfants, tout en prêchant la révolte contre le roi et l'amour pour Bonaparte."
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.188-189)
25 mars 1817 | Osmond au duc de Richelieu | attitude de Lord Keith
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