Mercvre de France
1er octobre 1909
Madame de Souza et sa famille, par le baron de Maricourt.
M. de Maricourt ne rend pas assez justice à son sujet qui, déjà remarqué par l’instinct de Sainte-Beuve,, est un sujet très heureusement choisi, au contraire. Qu’il en craigne point que le nom de Mme de Souza ne soit suffisamment évocateur. Bien qu’en effet les romans de celle qui le porta, tout excellents et encore curieux qu’ils soient, n’aient pu faire durer bien longtemps sa gloire, ce nom, sous d’autres rapports, éveille bien des souvenirs. Mme de Souza, son fils Charles de Flahaut, la reine Hortense, Auguste de Morny, nous connaissons la page d’histoire secrète que rappellent ces noms typiques de l’aristocratie de l’Empire. On sait que celui qui devait être le duc de Morny naquit des amours de la reine Hortense et de Charles de Flahaut. Ce dernier, dont la carrière fut si brillante aussi, était plus que probablement, le fils, légitimé par son père légal, le comte de Flahaut (premier mari de sa mère), de la comtesse de Flahaut et de … Talleyrand. Ajoutez que, d’extraction fort modeste, née Julie Filleul, fille d’un commissionnaire en vins de Falaise, celle qui, par des fortunes bien dans le goût du temps, devint comtesse de Flahaut, puis baronne de Souza, fut aussi, dans sa jeunesse, du fait du mariage de son aînée, la propre belle-soeur du marquis de Marigny, frère de la Pompadour. Je crois que voilà une rare collection de noms faits tout exprès pour la chronique des moeurs élégantes, une série unique de vedettes de la petite histoire, entre Louis XV et Louis-Philippe. Et M. de Maricourt s’est montré digne de ce sujet. Aussi cette période, dont je ne sache pas que personne, plus que Mme de Souza, suggère, dans une note de très souple mondanité, la physionomie plusieurs fois transformée et toujours une au fond, – car, de Louis XV à la Restauration et même au delà, le ton du XVIIIè siècle s’attarda longtemps dans le XIXè, – cette période s’évoque-t-elle avec un véritable agrément aux pages de M. de Maricourt.
Février 1925 – Revue de la quinzaine
Dans Paris-Soir, M. Charles Chassé étudie une autre légende, historique : Marbeuf, le gouverneur de Corse, a-t-il été le père de Napoléon ?
… Il y a quelque mois, le comte de Kerry publiait à Londres, chez Constable sous le titre du secret du Coup d’Etat, une série de lettres adressées, de 1848 à 1852, par de Flahault, l’amant de la reine Hortense, à diverses personnes, et en particulier, à son fils naturel Morny qu’il n’est pas, lui, Flahault, le père de Napoléon III, l’amant de la reine Hortense , fait cette intéressante déclaration : « Quand j’étais jeune homme, (Flahault était né vers 1785), j’ai toujours entendu dire que l’Empereur était le fils de M. de Marbeuf. » Et le comte de Kerry faisait précéder la lettre des remarques suivantes : « Le témoignage de Flahault n’est pas de ceux qu’on peut rejeter à la légère. Il n’était pas né lui-même, à l’époque de la naissance de Napoléon ; mais sa mère, comme on peut en juger par les lettres de celle-ci, fut, au début du premier Empire, une des confidentes de Joséphine. Il n’y a guère de doute qu’il ait exprimé là l’opinion de l’impératrice et de son entourage immédiat. »
La phrase de Flahault et la remarque du comte de Kerry m’ont vivement frappé, car elles ont accentué les doutes qu’en décembre 1921 j’avais été conduit à exprimer dans la Revue de la Semaine, au cours d’une étude que j’avais écrite sur les mystères qui entourent la naissance de Napoléon : mystère concernant et la date exacte et le lieu où elle se produisit, et enfin, le nom véritable du père.
Juillet 1925 – Revue de la quinzaine
Mémento :
Le Correspondant (25 mai) : « Le Secret du Coup d’Etat » d’après des inédits de Flahault, par M. Maurice Claudel
1er juillet 1926 – Revue de la quinzaine
… En M. Marcel Boulenger, le Duc de Morny, Prince français, a trouvé le biographe rêvé. Nul mieux que lui ne pouvait mettre en valeur le côté élégant de ce sujet. Le fils naturel de la reine Hortense et du comte de Flahaut fut, comme il arrive, dit-on, dans les descendances naturelles, un homme heureux, et il eut, ce qui était plus rare, toute l’élégance de son bonheur. Au Second Empire échut la chance d’avoir, en lui, un grand seigneur dans sa politique. tel M. Marcel Boulenger nous le montre dans ces pages brillantes et spirituelles, et curieusement renseignées, qui se lisent d’un trait. Grand seigneur, de manières, d’esprit et aussi, – en employant ce mot dans son sens le plus pratique, – de capacité, on veut dire par là que sa capacité fut grande…
15 décembre 1927 – Revue de la quinzaine
L’Hôtel de Massa.
Il était situé aux Champs-Elysées, au coin de la rue de La Boétie, « ouverte en 1777, sous le nom de la rue d’Angoulême-Saint-Honoré, en l’honneur du duc d’Angoulême, fils aîné du comte d’Artois » à travers l’ancienne pépinière du Chemin du Roule. Construit par Le Boursier pour Thiroux de Montsauge, administrateur des postes (1784), il eut pour propriétaires successifs le duc de Richelieu (1788), le comte Mareschalchi (1804), les comtesses de Durfort (1815) et de Juigné (1827), puis le comte de Flahaut, père du duc de Morny (1830), qui, le 6 juillet 1853, le revendit, moyennant 780.000 fr, au baron et à la baronne Roger…
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