Chaix d’Est-Ange (Dictionnaire des familles françaises / Vendôme)

Chaix d’Est-Ange (Dictionnaire des familles françaises / Vendôme)

FLAHAUT, ou FLAHAULT, de la BILLARDERIE (de).
Armes : d’argent à trois merlettes de sable, 2 et 1. – Armes concédées en 1813 : d’argent à trois merlettes de sable, 2 et 1 ; au comble d’azur à la croix d’or ; au franc-quartier des comtes militaires. – Couronne : de Marquis. – Supports et cimier : trois lévriers.
La famille DE FLAHAUT ou DE FLAHAULT, aujourd’hui éteinte, appartenait à l’ancienne noblesse du Boulonais.
On trouvera sur elle des renseignements dans les Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne et de Guines de M de la Gorgue-Rosny, dans l’Annuaire de la noblesse de 1865, dans les divers recueils de manuscrits du Cabinet des Titres, etc… On trouvera particulièrement dans les manuscrits de Chérin un mémoire que Clairambault, généalogiste des Ordres du Roi, adressa en juin 1753 au marquis d’Argenson sur la famille de Flahault, alors en instance pour obtenir les honneurs de la Cour, et dans les Carrés d’Hozier les preuves de noblesse que Charles-Claude de Flahault, comte d’Angiviller, mentionné plus bas, fit en 1743 pour être admis parmi les pages de la Petite Ecurie.
Le mémoire de Clairambault commence en ces termes : « Cette noblesse est toute militaire ; on n’en connaît point l’origine ; mais il y a lieu de croire qu’elle vient du service dans les compagnies d’ordonnances, car on trouve Jacquot Flahault, un des 48 écuyers de la compagnie du connétable de France en l’an 1393. Pierre Flahault servait en qualité d’écuyer en 1413 et comme capitaine en 1415 dans une troupe de gens d’armes anglais. Robinet Flahault était archer des ordonnances du Roi dans la compagnie du duc de Longueville, en 1515. La filiation n’es connue que par les productions faites dans les années 1666, 1667, 1700 et 1706, tans devant les intendants d’Amiens que devant les commissaires généraux du Conseil, et elle est prouvée depuis Guillot Flahault, écuyer, Sgr de la Billarderie, vivant en 1524, qui avait épousé Marguerite du Blaisel, tous deux décédés avant l’an 1554, laissant deux fils nommés Jean : Jean Flahault l’aîné, Sgr de la Billarderie, qui suit, et le cadet, aussi appelé Jean Flahault, écuyer, Sgr de la Fresnoye, homme d’armes des ordonnances du Roi, a formé la branche des seigneurs de la Fresnoye et de la Caury qui ont continué à servir dans les compagnies d’ordonnances, dont étaient un lieutenant d’une de ces compagnies en 1595, deux lieutenants du Roi à Ardres, un maréchal de camp, etc… ; elle existe encore. Jean Flahault l’aîné, Sgr de la Billarderie, épousa en 1548 Gabrielle de la Haye et en eut Raoul, qui suit, et Jean Flahault, écuyer, enseigne au régiment de Forez, auteur d’un rameau qui paraît éteint. Raoul Flahaut, écuyer, Sgr de la Billarderie, épousa en 1590 Jeanne de Villers…


On a vu plus haut que Guillot Flahault, Sgr de la Billarderie, vivant en 1524, auquel remonte la filiation suivie, avait eu de Marguerite du Blaisel deux fils, tous deux appelé Jean, qui furent les auteurs de deux branches. Les représentants de ces deux branches furent maintenus dans leur noblesse, le 25 juin 1700, par jugement de Bignon, intendant d’Amiens.
Le chef de la branche aînée, César de Flahault, Sgr de la Billarderie, lieutenant colonel au régiment de Saint-Germain-Beaupré, épousa le 10 janvier 1665 Françoise de Gaude de Martaigneville. Il en eut deux fils qui eurent une très belle carrière militaire. L’aîné de ces fils, Charles-César de Flahault, connu sous le titre de marquis de la Billarderie, Sgr de Saint-Rémy, près de Clermont-en-Beauvaisis, lieutenant-général des armées du Roi en 1734, grand-croix de Saint-Louis en 1722, marié le 18 janvier 1723 à Odile Coeuret de Nesle, décédé à Wissembourg en 1743, continua la lignée. Le puîné, Jérôme-François, connu sous le titre de comte de la Billarderie, lieutenant -général des armées du Roi en 1734, grand-croix de Saint-Louis, décédé en 1761, à l’âge de 89 ans, ne laissa pas de postérité. Charles-Claude de Flahaut, comte d’Angiviller, né en 1730, fils aîné de Charles-César, fut directeur des bâtiments et jardins du Roi, maréchal de camp et membre de l’Académie des sciences ; il mourut en 1810 sans avoir eu de postérité de son mariage avec Mlle de Laborde, fille du fermier général, qui fut une des femmes les plus spirituelles de son temps. Son frère, Charles-François de Flahault, comte de la Billarderie, maréchal de camp, fut guillotiné à Arras pendant la Terreur. Il avait épousé en premières noces Françoise-Louise Poisson, née en 1724, propre sœur de la marquise de Pompadour. Il était déjà âgé quand il se remaria à Paris, le 30 novembre 1779, avec Adélaïde-Emilie Filleul, fille de Chales-François Filleul et de Catherine-Irène du Buisson de Longpré. Mme de Flahaut fut une des femmes les plus en vue de la haute société de son temps. S’étant trouvée sans ressources à l’étranger pendant l’émigration, elle eut l’idée de se consacrer à la littérature et fit paraître un certain nombre de romans, aujourd’hui oubliés, qui à cette époque jouirent de la plus grande vogue. Après son retour en France, elle s’était remariée au marquis de Souza-Bothelo, ministre plénipotentiaire du roi de Portugal. Elle mourut à Paris en 1836 (On pourra consulter sur Mme de Souza un intéresant ouvrage du baron de Maricourt : Madame de Souza et sa famille) Son fils, Auguste-Joseph, comte de Flahaut de la Billarderie, né à Paris en 1785, général de division en 1814, fut nommé pair de France par Napoléon 1er pandant les Cent-jours, fut tenu à l’écart pendant toute la durée des règnes de Louis XVIII et de Charles X, mais fut rappelé à la pairie en 1831 par le roi Louis-Philippe, fut chargé par le même prince de plusieurs missions diplomatiques importantes, fut nommé par Napoléon III sénateur en 1852, puis ambassadeur à Londres en 1861 et grand chancelier de la Légion d’honneur et mourut à Londres en 1870, le jour même de la bataille de Sedan. Il était le dernier représentant mâle de sa famille. Il avait été créé baron de l’Empire par lettres patentes du 2 novembre 1810, puis comte par nouvelles lettres du 11 décembre 1813. Il avait épousé en Angleterre, le 6 juillet 1817, lady Margaret Elphinstone, fille et héritière du baron de Keith. Il en laissa deux filles dont l’aînée, Emilie-Jeanne, épousa en 1843 le comte de Shelburne, second fils du marquis de Lansdowne, pair d’Angleterre, et dont la seconde, Georgine-Gabrielle, née à Edimbourg en 1823, devint en 1871 la troisième femme du marquis de la Valette, sénateur du second Empire, décédé en 1883. On sait que M de Flahault eut, en outre, de la reine Hortense un fils naturel, né à Paris en 1811, qui fut le célèbre duc de Morny (D’après son acte de naissance, le duc de Morny aurait été fils d’Auguste-Jean-Hyacinthe Demorny, propriétaire à Saint-Domingue, demeurant à Villetaneuse (Seine), et de Louise-Emilie-Coralie Fleury.)
L’auteur de la branche cadette, Jean Flahault le jeune, Sgr de la Fresnoye, épousa Jeanne Roussel, qui se remaria à Claude du Maire, sieur de la Becque. Son fils Jean Flahault, écuyer, sieur de la Fontaine, marié en 1595 à Marguerite Lamiré de Nouvion, en eut, entre autres enfants, deux fils : 1° Jean, Sgr de la Fresnoye, marié en 1628 à Jeanne du Blaisel ; 2° Georges, Sgr de la Caurie, marié en 1644 à Antoinette de Couvalart. Ces deux fils furent les auteurs de deux rameaux qui s’éteignirent l’un et l’autre au XVIIIème siècle.
La famille de Flahault a fourni, en dehors des personnages mentionnés au cours de cette notice, un grand nombre d’officiers de mérité, dont plusieurs ont été tués à l’ennemi, deux chevaliers de Malte reçus en 1731 et 1748, etc…
Deux de ses représentants furent admis aux honneurs de la Cour de France le 14 mars 1767 et le 20 octobre 1774.
Principales alliances : du Blaisel, Coeuret de Nesle, de Gaude de Martaigneville, de Willecot de Rincquesen, du Wicquet, du Bus, de Framery, le Roy, Elphinstone de Keith, Fitz-Maurice (de Lansdowne et de Shelburne), de Laborde, Poisson, de Fontaines 1701, etc…