Charles de Flahaut fut très tôt attiré par la diplomatie. (Sans doute un héritage de Talleyrand, son père naturel présumé).
Son sens de l’observation, sa connaissance des dossiers , ses entrées auprès des cours européennes, alliés à des qualités naturelles de courtoisie, délicatesse, en firent un honorable diplomate, apprécié et souvent écouté.
Qu’il fût aide de camp de Napoléon 1er, ou ambassadeur à Vienne et à Londres, il s’appliqua à honorer les missions qui lui avaient été confiées, de manière droite et lucide.
Des ouvrages anciens, numérisés par Google sont disponibles aux pages suivantes :
biographies de Charles de Flahaut et de sa famille
thèmes divers relatifs à la carrière de Charles de Flahaut
Mission à Dotis (fin septembre 1809)
Mission à Lemberg et Varsovie (22 mai 1812)
Mission à Neumarck (6 juin 1813)
Négociations de Lusigny (24 février 1814)
Envoyé à Vienne (21 mars 1815)
Envoyé à Paris (28 juin 1815)
Envoyé à Londres (novembre 1830 et janvier 1831)
Envoyé extraordinaire à Berlin (7 juin au 26 septembre 1831)
Ambassade de Vienne (1841-1848)
Mission à Londres (décembre 1851)
Ambassade de Londres (1860-1862)
C’est sa première mission : il fut chargé, par l’Empereur, de remettre des lettres à Davout, qui avait établi son Q.G à Brunn depuis un mois environ. Il poursuivit jusqu’à Cracovie où il rencontra les armées russes.
Charles de Flahaut y rencontra l’armée autrichienne pour évaluer leur attitude en vue d’un traité de paix. Il fit un rapport à l’Empereur dès son retour. La minute de leur conversation est consignée dans l’ouvrage « The First Napoleon » (Earl of Kerry) p.4 à 10 (traduction en français p.290 à 293)
Sujets abordés :
– admiration de l’armée autrichienne pour Napoléon
– reproches sur la conduite de l’archiduc Jean
– conditions dures du traité
– difficultés des Polonais
Le 7 juin, il fit son rapport à l’Empereur (conversation consignée dans l’ouvrage « The First Napoleon » (Earl of Kerry) p.12 à 16 (traduction en français p.293-294)
Sujets abordés :
– admiration des Polonais pour l’Empereur
– espoir qui s’y attache
– sentiments nationalistes et amour de leur patrie
Charles de Flahaut fut choisi pour exécuter l’armistice conclu avec les armées russes et prussiennes
L’armistice demandé par les Alliés, n’était en fait qu’une manoeuvre destinée à gagner du temps, espérant la cessation des opérations durant ce temps de négociation. Napoléon s’y opposa fortement : pas d’arrêt des opérations avant des garanties de paix !
Charles de Flahaut était représentant de l’armée française. Le préambule exigé par Napoléon fut repoussé. Le négociateur français insista et demanda une consultation des quartiers généraux. Le préambule fut finalement retiré mais les négociations furent laborieuses pour déterminer la ligne de démarcation. Chaque partie désirait transmettre les nouvelles instructions à son Q.G.
Napoléon tenta une manoeuvre pour faire croire à un déplacement de son Q.G à Bar-sur-Aube, mais rien ne fut conclu. L’absence de l’empereur fut dévoilée et les alliés reprirent l’offensive.
Ces négociations furent un échéc.Les instructions de l’Empereur au Général Flahaut sont consignés dans l’ouvrage « The First Napoleon » (Earl of Kerry) p.50 à 64 (traduction en français p.297 à 304)
Malheureusement, Flahaut fut intercepté à Stuttgart, et reconduit à la frontière.
Napoléon envoie Flahaut à Paris pour négocier les conditions de son embarquement vers Saint-Hélène. Mais ce fut le conflit avec Davout qui lui demandait d’informer l’Empereur de sa décision brutale : exigence du départ, ou arrestation. Exacerbé par la trahison de Davout, il propose sa démission de l’armée.
Sébastiani, ministre des Affaires étrangères et ami de Flahaut, le chargea de rencontrer Talleyrand, alors ambassadeur à Londres, pour traiter la question du partage de la Belgique.
Malgré les attaches familiales entre les deux hommes et les relations de Charles de Flahaut avec des membres du ministère anglais, cette mission échoua (Talleyrand pensait que le partage de la Belgique apporterait la guerre ; il optait pour la création d’un royaume de Belgique)
En janvier 1831, il revint, trop tard. L’indépendance et la neutralité de la Belgique avaient été prononcées.
diplomates de père en fils…
Nommé ministre plénipotentiaire, Charles de Flahaut fut chargé d’étudier l’attitude de la Prusse sur la question polonaise. Il était bien placé pour rétablir des rapports de confiance entre Berlin et Paris, rapports teintés de froideur depuis une quinzaine d’années. Il fit preuve de prudence, malgré l’écrasement probable de la Pologne (on connaît son affection pour la Pologne et les Polonaises…) Il négocia une aide de la France (300 000 francs) au peuple Polonais.
Après plusieurs tentatives de conciliation, et de proposition de médiation avec les Russes, et des efforts constants pour éviter le pire, il ne put qu’assister à la capitulation de Varsovie devant l’armée Russe.
Parti sans sa famille, Charles de Flahaut fut accueilli en ami par Metternich, qu’il avait déjà eu l’occasion de rencontrer (En 1815, convaincu par Talleyrand, il protégea Flahaut, pour faciliter son passage en Angleterre)
Les deux premières années furent assez calmes. Il en profita pour asseoir sa réputation d’homme du monde : demeure luxueuse, réceptions fastueuses etc…
Il participa activement à la modification de l’étiquette à la Cour d’Autriche. Il s’agissait de préparer dans les meilleures conditions le mariage d’Auguste de Cobourg avec Clémentine d’Orléans, troisième fille de Louis-Philippe et de leur assurer le meilleur rang. Le 19 avril 1843, on célébra enfin leur mariage.
En 1843, Madame de Flahaut rejoignit son mari à l’ambassade, et organisa les festivités qui réunirent la haute société viennoise.
Après un congé de plus de six mois, il revint à Vienne et continua à suivre Metternich. Il tenta d’empêcher l’annexion de Cracovie (1846), mais resta indifférent devant l’agitation en Suisse et en Italie (1847) et en mars 1848, rentra à Londres. A cette même époque, Metternich dut fuir, suite à des manifestations d’étudiants réclamant des réformes libérales.
Enfin, Charles de Flahaut, fut nommé ambassadeur à Londres. Ce poste qu’il convoitait depuis 1830, lui semblait destiné, mais Talleyrand lui barra la route à plusieurs reprises.
De novembre 1860 à 1862, il accepta de servir l’Empereur. Thouvenel, alors ministre des Affaires étrangères attendit de lui l’entretien de rapports courtois et modérés, après les erreurs de Persigny. Il servit de relais au gouvenement français pour traiter le problème de la Syrie et celui de la création du Royaume d’Italie.
De même, il fut chargé d’interroger l’Angleterre pour connaître ses intentions dans le conflit mexicain. Napoléon III visait à instaurer une monarchie à Mexico, sous un prince autrichien, mais l’Angleterre, malgré sa participation épisodique, refusa l’ingérence.
Correspondance entre Charles de Flahaut, ambassadeur de France à Londres, et Thouvenel, Ministre des affaires étrangères
Décret impérial du 20 novembre 1861 sur la question mexicaine
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