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Les maîtresses de Charles de Flahaut

Les maîtresses de Charles de Flahaut


  Hortense de Beauharnais
 Caroline Murat
 Comtesse Anna Potocka  La comédienne Mlle Mars

ouvrage sur Hortense de Beauharnais

Irrésistible, élégant, charmeur… Charles de Flahaut fut considéré comme l’un des officiers les plus séduisants de son époque. Il multiplia les conquêtes, mais aussi aima souvent se laisser séduire.
Sa mère, Mme de Souza « organisa » la plupart de ses liaisons ; par intérêt, cela va de soi. N’avait-telle pas elle-même séduit Talleyrand, le duc de Chartres et fini par épouser un diplomate, M de Souza, ambassadeur du Portugal à Paris ?

Dès son adolescence, il fut attiré par … une Polonaise. D’autres suivront …
Après la paix de Luneville, de nombreuses familles polonaises vinrent s’nstaller à Paris.
La duchesse d’Abrantès nous rapporte que l’une d’elle remarqua Charles. Elle était belle, spirituelle et de noble race. Charles se laissa aimer.

Caroline Murat
Entré le 21 octobre 1802 au service de Murat, comme aide de camp, Charles de Flahaut subit les assauts de Caroline, lasse des infidélités de son mari. Elle ne supporte pas de voir s’épanouir l’aide de camp de son mari dans les bras de cette jeune femme polonaise. Il devint son amant entre 1804 et 1805.
Il est vrai qu’il était difficile de résister aux charmes de Caroline : un beau visage, les traits réguliers, une peau éblouissante, bien en chair, les belles mains des Bonaparte.

Ouvrages sur Caroline Murat


Caroline Murat et ses enfants, par Gérard

Charles, de son côté, poussé par sa mère, entretenait une relation d’amitié avec la reine Hortense, qui peu à peu devint une étonnante histoire d’amour.
Caroline, quant à elle, montra une jalousie extrême et entreprit d’humilier sa belle-soeur.
Tout d’abord en la calomniant sur ses déboires avec son mari, le roi Louis, puis en faisant preuve de bassesse dans ses propos :
« Tu n’ignores pas le sentiment qui me lie à M de Flahaut… Tu es la seule femme au monde que j’eusse redoutée. Il paraissait te distinguer, mais j’ai été promptement rassurée. Quoique jeune, quoique léger, il ne pourra jamais aimer que moi. On ne ressent pas deux fois un attachement comme celui que je lui ai inspiré… »
Puis, provocante, Caroline se montrait régulièrement au bras de Charles lors des soirées qu’elle organisait au château de Neuilly, que son mari venait d’acquérir. Tendrement enlacés, ils parcouraient les allées du parc.
En janvier 1806, elle demanda même à l’Empereur un avancement de carrière pour Charles, qui fut promu au grade de capitaine à l’ âge de 21 ans.


Caroline Murat, reine de Naples

Les rapports entre les deux prétendantes se dégradèrent. Les rapports entre les Bonaparte et les Beauharnais n’ont d’ailleurs jamais été un modèle du genre. Charles n’apprécia guère les manoeuvres déstabilisantes de Caroline, et écrivit une lettre persuasive à Hortense pour la rassurer sur ses intentions, et repousser les dénigrements de Caroline.
D’ailleurs, celle-ci préparait son installation à Naples. Mais elle insista :
« J’appréhende la douleur que lui causera mon départ. Il cherchera peut-être à se consoler près de toi, mais promets-moi de ne pas l’écouter. Il doit me rester fidèle puisque son amour était si vif. Je ne pourrais penser sans chagrin qu’une autre pût lui plaire. »
Trop exclusive, Caroline, qui voulait absolument garder Charles dans sa cour d’admirateurs, le lassa par ses prétentions. Ils se brouillèrent. Murat sen mêla. Entre temps, Hortense fit son possible pour éloigner Charles de l’état-major de Murat. Elle réussit à lui faire intégrer celui de Berthier.
Caroline poursuivit ses offensives amoureuses en attirant, plus tard, l’attention de Junot, puis de Metternich.
Ironie du sort : elle est désignée pour représenter la famille Bonaparte lors des obsèques d’Hortense, le 8 janvier 1838 !


Caroline Murat, par Ingres


Comtesse Anna Potocka
Pendant cette période de dispute de princesses, Charles avait déjà entrepris de séduire… une autre Polonaise, la comtesse Anna Potocka.
Il était aide de camp de Murat lorsqu’il la rencontra pour la première fois à Varsovie.
Elle avait beaucoup entendu paler de lui… par d’autres polonaises vivant à Paris. Ses préjugés défavorables l’avaient enfermée dans une attitude équivoque, alternant l’ignorance feinte et le désir de mieux le connaître.


Née Anna Tyskiewicz, nièce du dernier roi de Pologne, Stanislas Poniatowski, elle avait épousé le comte Alexandre Potocki, un mari distant et plus âgé qu’elle.
Anna était ravissante, romantique, passionnée.
Françoise de Bernardy nous en donne le portrait : « La jeune femme avait un visage rond, aux traits un peu courts et un peu gros, mais éclairés par d’admirables yeux noirs, intelligents et gais. Ses cheveux étaient bruns et bouclés. Slave de pure race, elle avait l’air d’une gitane, et elle avait aussi la vivacité des femmes du Midi.
L’intelligence alerte, l’intelligence ornée, Anna Potocka était enthousiaste, vibrante et exaltée… »
Françoise Wagener ajoute, dans « La reine Hortense » : « Anna se distinguait par un esprit vif, un goût du romanesque et une liberté d’allure – à la polonaise – d’une élégance forte. »


Anna Tyszkiewicz, comtesse Potocka, par Angelica Kauffmann. (B.N. – Plon)

Elle décida donc d’ignorer Charles de Flahaut pendant cette soirée d’installation de l’état-major de Murat chez le comte Potocki. C’est le son de la voix de Charles qui remit en question cette décision : « Mais un son de voix comme je n’en avais jamais entendu vint ébranler cette résolution, et je levai les yeux pour voir quelle figure pouvait avoir un homme qui parlait si harmonieusement. » (« C’est, je crois, la seule personne, a-t-elle noté dans ses Souvenirs qu’il me soit arrivé d’écouter avant de la regarder. »).
Toujours dans ses souvenirs, elle dresse alors un portrait flatteur de Charles de Flahaut : « Charles avait vingt ou vingt-deux ans ; sans être régulièrement beau, il avait une figure charmante. Son regard était voilé d’une mélancolie qui semblait trahir une peine secrète. Ses manières étaient élégantes, sans fatuité, sa conversation spirituelle, ses opinions indépendantes ; jamais personne n’a mieux réalisé l’idée qu’on se fait d’un héros de roman et d’un preux chevalier. »
Murat en fut pour ses frais, lui qui avait décidé aussi de conquérir la belle Polonaise…
Une nuit, Charles veilla discrètement le fils malade de la comtesse. Celle-ci s’en aperçut en reconnaissant son écriture laissée sur des bulletins qu’il remplissait au fur et à mesure de l’évolution de la fièvre. Elle l’en remercia chaleureusement. Il lui prit la main, la serra affectueusement… et s’enfuit. Cette intimité n’alla pas encore jusqu’à l’amour.

Charles et Anna échangèrent alors de nombreux courriers enflammés.
En 1810, Anna se déplaça à Paris et s’installa place de la Concorde, à l’hôtel Crillon d’aujourd’hui. Son désir de revoir Charles fut le plus fort quoiqu’il est possible qu’ils se soient déjà revus en août 1809.
Elle organisait des soirées dans son hôtel, au cours desquelles elle demandait à Charles de chanter quelques romances. Chaque matin, il lui faisait parvenir un bouquet de violettes. Il lui fit aussi découvrir Paris à l’occasion de ce séjour ; une visite chez le peintre Gérard s’imposa : le portrait de sa compatriote Marie Walewska y était exposé.
Il lui avoua ses pensées et les émotions qu’elle provoquait en lui. Mais il lui reprocha son manque de détermination lors de son séjour en Pologne. (« Ah ! si seulement en Pologne, j’avais eu l’audace d’espérer ! ») Depuis, sa relation avec Hortense, sa « protectrice » s’était intensifiée : il lui avait « sacrifié sa liberté ». Il ne pouvait offrir à Anna un « coeur enchaîné » et lui demanda de retourner en Pologne.
Ce fut à l’occasion d’une soirée campagnarde organisée par Eugène de Beauharnais à Jonchère, à laquelle participait Hortense, Charles et Anna.

Quelques années plus tard, elle se vanta d’exercer encore sur Charles de Flahaut, un pouvoir charmeur. Ils se revirent à Varsovie lors dune mission officielle engagée par Napoléon qui désirait obtenir l’appui des Polonais. Que s’y passa-t-il ? Anna n’en parle pas dans ses Souvenirs ; quant à Charles, il écrivit à sa mère et parla d’une « bonne et franche amitié »

Bien plus tard, Anna revint à Paris, accompagnée du comte Wonsowitcz, son nouveau mari depuis la perte d’Alexandre Potocki. Elle revit Charles… en toute amitié.

extraits des Mémoires de la comtesse Anna Potocka


La comédienne Mlle Mars
En 1814, Charles se sentait un peu seul : moins d’activité militaire, la reine Hortense s’était absentée à Plombières et à Bade. Après avoir consolé la comtesse de Noailles, veuve de son ami Alfred de Noailles, mort à la Bérésina, c’est au Théâtre-Français qu’il rencontra sa nouvelle conquête : Mlle Mars, comédienne très en vue, qui deviendra très vite l’actrice favorite des romantiques avec Marie Duval.
Charles lui plut. Elle osa lui dire et il devint son amant. Elle avait alors 37 ans. Le colonel Brack, baroudeur de l’Empire fut pendant quelques mois un rival potentiel.

Ouvrages sur la comédienne Mlle Mars

 
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L’affaire de la « découverte de la lettre » déchaîna les passions.
Le courrier de Charles était revenu à son adresse, dans cette période d’exil. Le transmettre à Lyon, sa résidence provisoire, risquait de le compromettre. Hortense décida donc d’ouvrir ses lettres, prétextant l’éventuelle importance de l’une d’entre elle. En effet, l’une d’elle la bouleversa complètement : c’était une lettre d’amour de Mlle Mars, dans laquelle elle se flattait de « posséder son amour ». Une fièvre nerveuse s’empara d’elle : ce ne fut qu’accusations, plaintes…
Evidemment gêné par cette découverte, Charles prétexta être victime d’un chantage, l’obligeant à se soumettre aux volontés de l’actrice, en échange du secret de leur liaison.

Charles, en proie à une totale confusion, perdit ainsi ses deux relations…

Poussé alors par sa mère, Mme de Souza, il eut alors l’occasion de penser au mariage, en faisant la connaissance d’une riche héritière écossaise : Margaret Melphinstone Mercer, fille de l’amiral Keith…

Des ouvrages sur Mlle Mars : mémoires, souvenirs, anecdotes etc…


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