La participation de Charles de Flahaut au Coup d’Etat du 2 décembre 1851, relatée par cinq écrivains
La Justification du coup d’Etat (lettre de Charles de Flahaut à sa fille Emilie, Lady Shelburne, le 6 décembre 1851)
La position de Charles de Flahaut (lettre au duc de Morny, du 27 janvier 1852)
L’emploi du temps de Charles de Flahaut avant le coup d’Etat
d’autres sites sur le coup d’Etat du 2 décembre 1851
Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 vu par l’Europe (Revue du Souvenir Napoléonien – Hors-Série n°1, Trimestriel de décembre, 2008)
Dans son étude, accompagnant l’ouvrage « Le secret du coup d’Etat » (Editions Emile-Paul frères / 1928), Philip Guedalla présente Charles de Flahaut comme un témoin important et un des acteurs des événements du 2 décembre 1851.
D’une part grâce à sa correspondance précise, conservée en Angleterre par sa fille Emilie, mère de Lord Lansdowne, et d’autre part, par l’ influence qu’il exerça dans les milieux whigs, qui permit d’accueillir favorablement le coup d’Etat Outre-Manche.
La lettre qu’il adresse à sa fille Emilie, le 6 décembre 1851, confirme sa position première sur le coup d’Etat qui lui semblait inévitable et indispensable.
Jean-Marie Rouart (Morny, un voluptueux au pouvoir / Gallimard)
« Il passe prendre son père, le général de Flahaut, à une centaine de mètres, rue de la Charte, puis, en revenant au rond-point, Léopold Le Hon, le fils de sa maîtresse qui n’a que dix-neuf ans – celui-ci fera office à la fois de secrétaire et de chef de cabinet. La voiture les emporte rue de Grenelle, au siège du ministère de l’Intérieur. Il est un peu moins de sept heures du matin. »
Claude Dufresne (Morny, l’homme du Second Empire / Perrin)
« Une courte halte, au passage, pour prendre son père, le général de Flahaut, et le voici place Beauvau. Etrange équipée que celle qui consiste à prendre par la force possession d’un ministère clé, avec le seul concours de son père naturel et du fils de sa maîtresse. Avec enthousiasme, Flahaut reprend du service sous la bannière de son fils. Sans doute y aura-t-il moins de gloire à récolter cette nuit que sur les champs de bataille de Wagram ou d’Eylau, où il s’illustra jadis, mais dans son cœur, c’est un peu de l’épopée impériale que le vieux général retrouve. »
Gerda Grothe (Le duc de Morny / Fayard)
« Il gagna avec Léopold Le Hon la demeure du général Flahaut qui, à un coup de sonnette convenu, sortit immédiatement dans un attelage à deux chevaux où montèrent ses deux visiteurs matinaux. Roulant par les Champs-Elysées, ils arrivèrent à la Chambre des Députés et respirèrent plus calmement en voyant que l’armée était en train d’occuper tous les points stratégiques. Sur la place Beauvau, Flahaut prit congé de ses deux compagnons. »
Dr Louis Véron (Mémoires d’un bourgeois de Paris / Librairie Nouvelle)
p.257 (coup d’état du 2 décembre 1851 – Elysée)
… Le président de la république était accompagné de ses aides de camp et officiers d’ordonnance, de MM Fleury et Edgar Ney, du général Roguet, du lieutenant-colonel Béville, du capitaine Lepic, des généraux Vast-Vimeux, le Pays de Bourjolly, Flahaut, du colonel Murat, etc… le roi Jérôme était à ses côtés…
p.261 (coup d’état du 2 décembre 1851 – Ministère de l’Intérieur)
M de Morny, réveillé dès cinq heures du matin, se rend à six heures au ministère de l’intérieur. Il était accompagné de M le comte de Flahaut, de M Léopold Lehon et d’un secrétaire. Ces messieurs n’étaient suivis que d’un seul domestique. Le bataillon de service pendant la nuit à l’Assemblée nationale avait déjà été relevé ; en passant devant la Chambre pour se rendre rue de Grenelle, malgré l’obscurité, M de Morny put le constater…
Taxile Delord (Histoire du Second Empire / Germer Baillère 1873)
… Les arrestations terminées, le palais législatif occupé, M de Morny se rend au ministère de l’intérieur, accompagné du général de Flahaut, son conseiller intime, de Leopold Lehon et de M Achille Boucher, homme de bourse, ses deux secrétaires. M de Thorigny, ministre de l’intérieur, brusquement réveillé, apprend qu’il a un successeur. M de Morny s’asseoit à son bureau en face de la petite machine qui fait mouvoir les fils du télégraphe : le coup d’Etat a sa main sur la France.
« Si je pouvais effacer le 2 décembre, je le ferais volontiers, car au fond, je n’y avais que faire et sans vous, je ne m’y serais pas trouvé, parce que ce qui vient de se passer ne me laisse pas d’espoir que ce jour aura inauguré un avenir heureux pour mon pays. Mais vous n’aviez pas alors les opinions que vous m’exprimez aujourd’hui, et vos opinions ont eu une grande influence sur mon jugement et sur ma conduite. »
27 janvier 1852 (lettre adressée à Morny)
(gravure de Ladmiral, d’après du Paty ; col. Roger-Viollet) |