" L'air était tellement au coup d'Etat, qu'on jouait cartes sur table. On s'anima beaucoup et M de Morny semblait trouver qu'un coup d'Etat avec l'Empire, plus de Chambre, plus d'hommes importants, était le projet le plus simple à exécuter. M de Flahaut, avec plus de modération, semblait abonder en ce sens, disant à M Thiers qu'il comprenait qu'il fût opposé à ce projet parce qu'il y perdrait son importance personnelle. A quoi M Thiers, piqué de cette impertinence, répondit par une autre en disant à M de Flahaut : "Vous qui êtes étranger…" On sait qu'il a épousé une Anglaise et se retire en Ecosse dans tous les moments difficiles que traverse la France…"
"- Le président n'est-il pas l'élu du suffrage universel, avec six millions de suffrages ? déclara Morny. Il peut consulter encore la France ; il les retrouvera…"
" C'est sur ce ton que nous discutâmes jusqu'à deux heures du matin, M Thiers avec une sagesse politique remarquable, M de Morny avec une grande fausseté et moi (Mme Dosne) avec une grande violence… M de Flahaut était tempéré, mais mauvais dans ses pensées…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.302-303)
28 octobre 1849 | Mme Dosne
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