" Laissez-moi vous dire que de mes réflexions, de mes conversations fréquentes avec M de Flahaut, qui est fort attaché à l'empereur et à vous personnellement puisque je crois que votre démission entraînerait la sienne, car il ne servirait pas sous ceux qu'on désigne comme devant vous remplacer, il résulte cette modification dans mon esprit, qu'après la publication récente au Moniteur de la lettre de l'empereur et des autres pièces, je ne vois pas autant de nécessité de prendre un parti violent immédiatement (Le 25 septembre, Fould avait arraché à Napoléon III l'autorisation de publier au Moniteur la correspondance échangée avec Rome en mai et juin et les partisans de l'évacuation avaient aussi marqué un point.). Bien que ces pièces n'indiquent pas une solution positive, elles indiquent une tendance et forment pour l'opinion une étape, un repos. Il ne faut pas se dissimuler que cette question est très grave, que la solution que vous souhaitez va entraîner dans une très grande irritation tout le parti catholique, que tout souverain français doit compter avec ce parti, que le lendemain d'une décision on n'a plus devant soi que ses inconvénients et ses conséquences et qu'on oublie tous ceux du parti opposé qu'on n'a pas pris. Il me semble que ces publications ont donné une certaine satisfaction à l'opinion publique, même en Italie, et que peut-être, tout en restant ferme dans la même voie, le moment ne serait pas venu de tout brusquer…"
* Flahaut (Françoise de Bernardy / Perrin / p.360-361)
2 octobre 1862 | Morny à Thouvenel | avis sur la question romaine
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