La Femme de France
3 juin 1928
Ruines
Les badauds s’assemblent chaque jour au coin des Champs-Elysées et de la rue de La Boétie pour contempler les travaux titaniques d’une entreprise de construction qui creuse une fosse gigantesque à l’emplacement du coquet hôtel de Massa…
Bientôt, à la place de cet Asile des Grâces, s’élèvera un fastueux Magasin parisien…
L’hôtel de Massa, qu’une pieuse pensée va réédifier, à nouveau, en l’honneur des gens de Lettres, avait été construit en 1784 par Chiroux de Montsange, administrateur des postes, sur les plans de l’architecte Le Boursier.
Il fut ensuite la demeure enviée du duc de Richelieu en 1788, et sans doute ses murailles décorées de fresques virent-elles les fêtes galantes de ce grand séducteur et ses rendez-vous coupables.
Le comte Mareschalchi l’acquit en 1804 et le vendit aux comtesses de Durfort et de Juigné, qui le cédèrent au comte de Flahaut, le célèbre général, père du duc de Morny.
On sait que le duc de Morny pouvait s’enorgueillir d’un sang royal. La reine Hortense avait eu quelque faiblesse pour le Général Flahaut, et le Duc de Morny, loin de rougir de cette filiation, adopta ces armes parlantes : un Hortensia avec cette devise en exergue : Tace sed memento, “Tais-toi – mais souviens-toi”. C’était d’une discrétion un peu présomptueuse…
25 novembre 1934
A Paris et ailleurs
… L’aventure de Napoléon avec la belle actrice Mlle George, fut un caprice éphémère et l’histoire n’a guère enregistré que son idylle avec avec la jolie comtesse Waleska – passion dont l’authenticité fut prouvée par l’heureuse carrière, sous Napoléon III, du comte Waleski, ministre des Beaux-Arts, aux côtés du duc de Morny, fils illégitime du général Flahaut et de la reine Hortense…
Pierre de Trévières
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