J'ai reçu hier une invitation à un bal à Saint-Cloud, où j'ai été fort gracieusement reçu par le Président. Tout le monde me demande si je ne suis pas venu pour rester ; je réponds que je suis venu voter et pour quelques jours seulement. J'espère vous rejoindre au commencement du mois prochain.
J'ai rompu des lances plusieurs fois avec ceux qui blâment W. d'avoir assisté aux funérailles (On avait enterré le duc de Wellington le 18 novembre. On supposait que le Président avait insisté auprès de Walewsky, l'ambassadeur de France, pour qu'il assistât aux funérailles ; mais ceci ne paraît pas ressortir des commentaires de Flahaut). Quand je déclare qu'il y a été autorisé, on m'oppose qu'il auait dû avoir un refroidissement. Je le défends bravement.
Je serais heureux de recevoir 1000 livres sterling pour les services bleus.
Pauvre Emilie ! Son attachement pour la D[uchesse] d'O[rléans] l'aveugle. On me considère déjà trop comme n'étant plus Français.
Mon cou m'oblige à sortir et je vais voter...
* Le secret du coup d'Etat (Guedalla-Kerry / Emile-Paul 1928 /p.305-306)
toute la correspondance échangée entre Charles de Flahaut et sa femme Margaret Mercer Elphinstone