Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
20 septembre 1805 , Paris
Je vais presque tous les jours à Saint-Cloud voir maman. On dit que l'Empereur part bientôt ; il n'est pas encore décidé si maman ira.
La Cour est comme de ton temps, tout aussi triste ; on ne fait pas grand'chose ; seulement, avant-hier, j'y ai été seule dîner, et quand l'Empereur a été travailler, nous nous sommes mis à danser, à répéter la Monférine et à te regretter, ce qui est notre refrain. Comme j'égaie les soirées de Saint-Cloud, on trouve que je n'y vais pas souvent et on a la bonté de trouver que, quand je n'y suis pas, on est toujours en cercle, ce qui est bien triste. Cela me donnerait de la vanité si j'en étais capable.
Maman a causé avec l'Empereur de toi, et elle a beaucoup d'espérance, dans le peu qu'il lui a dit, que tu seras employé plus activement car tout le monde sent bien que tu ne peux pas rester à Milan tranquillement pendant qu'on se battra.
Tu en sans doute écrit quelque chose à l'Empereur : si tu ne l'as pas fait, je t'engage à lui mander combien tu serais triste de ne pas te battre et il est bon qu'il le sache de toi.
Adieu, mon bon Eugène, je t'embrasse.
Hortense
Lettre d’Hortense de Beauharnais à son frère Eugène 20 septembre 1805 , Paris
Toutes les correspondances de l'année
Contenu de la correspondance